Romans et poèmes
Une recension de Philippe Garnier, publié leDans Saint Genet, comédien et martyr paru en 1952, Sartre écrit : « Le génie n’est pas un don mais l’issue qu’on invente dans les cas désespérés. » De fait, en 1948, au bout de six ans seulement, Jean Genet achève un prodigieux cycle romanesque. Ouverte en 1942 par Notre-Dame-des-Fleurs, cette fulgurance se poursuit avec Miracle de la rose, puis Pompes funèbres, Querelle de Brest et enfin Journal du voleur. Rassemblés en un volume dans La Pléiade, ces romans et récits servent d’écrin à un personnage-roi, un prince des ténèbres. On y retrouve Divine, la créature sulfureuse de Notre-Dame-des-Fleurs, on y contemple Harcamone, le condamné à mort de Miracle de la rose. On s’y confronte à la violence de Georges Querelle, le marin meurtrier de Querelle de Brest, ou à celle, plus trouble encore, d’Erik Seiler, l’officier nazi de Pompes funèbres. Ces personnages sont de vivantes condamnations d’une bienséance morale, politique et sexuelle dont la force de nuisance l’emporte toujours sur la leur.
« Il existe un étroit rapport des fleurs et des bagnards, écrit Genet dans Journal du voleur. La fragilité, la délicatesse des premières sont de même nature que la brutale insensibilité des autres. » Ces textes, où l’argot et le classicisme se fécondent l’un l’autre, porte en eux une logique d’inversion très puissante. Le brutal y devient délicat, le vil s’y anoblit, le criminel s’y sanctifie. La rage destructrice y côtoie l’émerveillement, comme si la démolition était un préalable à la poésie. Réceptacle hypersensible de la barbarie du XXe siècle, l’œuvre de Genet n’en cherche pas l’antidote, elle joue le jeu périlleux de sa transfiguration.
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