Nous avons mangé la terre
Une recension de Jean-Marie Durand, publié leLequel des chefs d’État actuels oserait s’exprimer aussi intensément que l’ex-président Jimmy Carter, quand ce dernier s’adressa aux téléspectateurs américains le 15 juillet 1979 ? « L’identité humaine n’est plus définie par ce que l’on fait, mais par ce que l’on possède. Cependant, nous avons découvert que posséder des choses et consommer ne satisfont pas notre désir de sens. Nous avons appris que l’accumulation de biens matériels ne peut combler le vide d’existences dans la confiance. » Ce n’est pas par hasard que ce discours conclut le beau et pédagogique livre consacré à l’Anthropocène par deux historiens des sciences – Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz – accompagnés par Jean-Robert Viallet, réalisateur du documentaire L’homme a mangé la terre. Car, inspiré par le rapport Meadows de 1972 sur les « limites de la croissance », Carter a posé un diagnostic lucide sur la nécessité d’un changement de paradigme productif et existentiel épuisé par le mode de vie américain. « Comment avons-nous avancé dans l’histoire pour en arriver là ? », se demandent les auteurs, rappelant, images fortes à l’appui, les grandes étapes de l’histoire de l’industrie, du charbon, du pétrole, de l’automobile… L’inventaire des choix politiques et industriels à l’origine de l’Anthropocène permet de mettre au clair le prix du progrès : réchauffement climatique, pesticides, millions de molécules chimiques et de biocides, déchets radioactifs… La « grande accélération », ainsi baptisée par les penseurs de l’Anthropocène pour désigner le point de bascule pour la planète depuis le milieu du XXe siècle, attend en retour une « grande transformation ». Et si l’on mangeait enfin son chapeau, plutôt que la Terre, rongée jusqu’à l’os ?
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80% : c’est la proportion des insectes européens qui auraient disparu en trois décennies, selon une étude récente. Un drame pour la biodiversité. Drame…
Cette notion est au cœur des controverses sur l’environnement. Mais en affirmant que notre activité façonne la géologie – et le monde –, qu’avait en tête son créateur, l’ingénieur Paul Crutzen ?
Désormais, l’homme façonne la planète. Au point que les géologues rêvent de changer d’ère.
Réunis à l’occasion du Congrès géologique international qui s’est tenu du 27 août au 4 septembre 2016, un groupe de scientifiques a considéré…
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