Neurophilosophie de l’esprit. Ces neurones qui voudraient expliquer le mental

Une recension de Mathilde Lequin, publié le

Peut-on réduire notre vie mentale au fonctionnement du cerveau ? C’est un professeur émérite en neurosciences qui s’empare ici de cette pomme de discorde philosophique. Et répond par la négative, en se plaçant sous l’étonnant patronage de Descartes. Pour Pierre Buser, en effet, il existe bien du « spirituel », irréductible aux processus matériels auxquels l’imagerie cérébrale peut nous donner accès. Mais nul spiritualisme mystique ici : s’il faut discerner une part objective (neuronale) et une part subjective (pensées, émotions), c’est pour mieux comprendre les processus complexes de traduction opérant de l’un à l’autre. Et tenter ainsi de franchir le « fossé explicatif » entre activité cérébrale et expérience mentale. Les pages les plus palpitantes sont celles où l’auteur – qui se définit comme un « néo-dualiste interactionniste » – délaisse les étiquettes philosophiques pour nous guider à travers les hypothèses des neurosciences sur la conscience, l’inconscient ou encore les états de conscience modifiés (méditation ou hypnose). Autant de pistes qui permettront peut-être d’« accepter un jour le subjectif mental comme une réalité scientifique ». On se demande ce que Descartes en aurait pensé…       

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