Mon dîner chez les cannibales

Une recension de Cédric Enjalbert, publié le

Ruwen Ogien nous convie à sa table pour instruire les dossiers éthiques et politiques brûlants du moment. En partisan de l’éthique minimale, assurant que l’obligation morale commence seulement là où débute le préjudice pour autrui, le philosophe déconstruit dans ces chroniques l’interdiction de la prostitution, de l’euthanasie ou de la gestation pour autrui, avec une conviction antipaternaliste : personne ne sait mieux que moi ce qui est bon pour moi. Lui qui fait de Montaigne « le premier minimaliste moral » marche avec allégresse dans les pas de l’aïeul (et de son texte « Des Cannibales »). Et il démolit le piédestal de la « dignité humaine », un argument d’autorité qui confond « ce qui est choquant, ce qui est immoral, et ce qui devrait être interdit pas la loi ». Avec un pragmatisme qui dégonfle les concepts boursouflés, Ogien redéfinit la liberté, l’altruisme et même l’amour, non sans humour. Pour preuve, son dernier chapitre : « Les philosophes sont-ils moraux ? » Vous imaginez la réponse, non ? 

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