Les ennemis intimes de la démocratie

Une recension de Cédric Enjalbert, publié le

Enfant du régime totalitaire bulgare, Tzvetan Todorov aime la démocratie. Très jeune déjà, il courtise la liberté, sa fille. Mais l’âge et l’expérience lui ont enseigné combien cette valeur chérie se retourne facilement contre elle-même, jusqu’à être devenue aujourd’hui un danger pour la démocratie.

En amoureux déçu, il déplore ainsi que, rongée «par ses ennemis intimes, engendrés par elle-même, la démocratie n’est plus à la hauteur de ses promesses». Avec l’explosion des blocs et des idéologies, fascisme et communisme, ses ennemis extérieurs ont disparu.

Désormais, la principale menace vient de l’intérieur, de ses propres ressorts. Le bien-être qu’elle promeut menace de se muer en culte de l’argent, sa défense du progrès en esprit de croisade et la liberté en tyrannie des individus. Mais la flamme de l’humaniste n’est pas éteinte. Si bien qu’il se prend à rêver de voir la démocratie se relever lors d’un printemps européen successeur du printemps arabe, qui «redonnerait tout son sens à l’aventure démocratique»

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