Le Mythe de la Singularité. Faut-il craindre l'intelligence artificielle ?

Une recension de Charles Perragin, publié le

Certains, comme le physicien Stephen Hawking, y voient la fin de l’espèce humaine. D’autres, comme le futurologue Ray Kurzweil, s’en réjouissent. La singularité est le point de basculement de l’évolution technologique – prévu autour de 2045 – où les machines seront autonomes – et peut-être incontrôlables –, où l’homme pourra s’hybrider avec un ordinateur et peut-être devenir immortel. Des espoirs et des craintes infondés selon Jean-Gabriel Ganascia, spécialiste de l’intelligence artificielle. Pour lui, la singularité est un mythe, alimenté par la science-fiction et quelques innovations – le module vocal Siri d’Apple, la voiture autonome de Google ou le programme AlphaGo de DeepMind – dont les prouesses ne permettent en rien de croire les « techno-prophètes ».

En analysant la structure du récit de la singularité, il y repère plutôt des modes de pensée caractéristiques des idéologies gnostiques, des « croyances magiques d’Égypte et de Babylone ainsi que du dualisme des religions persanes ». « La science renonce devant le mythe et les doctrines fumeuses d’autorités reconnues », critique l’informaticien dans cet essai vif et concis.

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