Le droit à la paresse

Une recension de Juliette Cerf, publié le

Initialement publié en feuilleton en 1880 dans l’hebdomadaire L’Égalité, le pamphlet du socialiste Paul Lafargue est avant tout une « réfutation du “droit au travail” de 1848 », comme le sous-titre l’indique. Lafargue est nostalgique d’une époque révolue : « Les philosophes de l’Antiquité enseignaient le mépris du travail, cette dégradation de l’homme libre ; les poètes chantaient la paresse, ce présent des Dieux… » Lafargue a beau être le gendre de Marx, sa vindicte s’érige contre la sacro-sanctification marxiste du travail. Sa lecture pourra prolonger notre dossier du mois de mai « Le travail nuit-il à la santé ? ». La réponse est claire pour Lafargue ; le prolétaire est châtié : « Toutes les misères individuelles et sociales sont nées de sa passion pour le travail. » Mais un jour viendra où « la terre cessera d’être la vallée de larmes du travailleur »« Ô Paresse, mère des arts et des nobles vertus, sois le baume des angoisses humaines ! »

Sur le même sujet


Article
2 min
Clara Degiovanni

La mère de tous les vices ? Pas si sûr selon les philosophes.


Article
2 min
Aurélien Peigné

Le récent relèvement de l’âge du départ à la retraite l’a prouvé : le travail est toujours plus valorisé, comme s’il n’existait plus d’argument à…

La paresse

Article
8 min
Octave Larmagnac-Matheron, Sven Ortoli,

D’Hésiode à Bertrand Russell, le procès séculaire de la paresse n’a jamais cessé d’être gagné et perdu. Avec, en toile de fond, la place que nous accordons au travail.  


Article
43 min
La Rédaction

Ne rien faire ou cinquante-quatre nuances de l’oisiveté.  

L'abécédaire du paresseux


Article
3 min
Cédric Enjalbert

La « valeur travail » s’est imposée dans l’espace public et les débats politiques comme un nouvel enjeu idéologique. Auquel s’opposerait…

Valeur travail ou travail valorisant ?