Le consentement meurtrier

Une recension de Martin Duru, publié le

Un concept peut-il nous ébranler en profondeur ? Il faut croire que oui, à découvrir celui que forge Marc Crépon dans cet ouvrage. Le « consentement meurtrier », c’est l’acceptation, active ou résignée, de toute forme de violence infligée à autrui. Point de jugement moralisateur ici. Mais une plongée dans les tréfonds de cette « accoutumance au meurtre » qui se loge dans le cœur tel un poison. Des remèdes, il en existe selon l’auteur, comme la révolte ou l’expression de sa honte devant des atrocités commises. Échapper au consentement meurtrier consiste à « entendre l’appel de l’attention, du soin et du secours qu’exigent, sans exception, la vulnérabilité et la mortalité d’autrui ». Tel est le fondement d’une « éthicosmopolitique » : le mot est barbare, mais un humanisme intransigeant est à ce prix. 

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