Le diable dans les détails

Sur les demi-consentements

Yves Michaud publié le 3 min

Tout est permis entre adultes consentants ? Ce principe simple suppose que la volonté soit une et entière Or, celle-ci peut être déviée ou influencée par le charme, les beaux discours, l’alcool, la timidité… Mais alors faut-il pour autant interdire la séduction 

« Tu veux ou tu veux pas ? », cet air fredonné par Brigitte Bardot et Marcel Zanini exprime parfaitement notre conception courante de la volonté, si nationalement cartésienne : la volonté serait entière ou absente. Notre expérience quotidienne est pourtant plus ambiguë : s’il nous arrive de vouloir ou de ne pas vouloir, souvent aussi nous voulons à moitié, nous nous laissons faire, acceptons qu’on nous force la main, dans une négociation, une discussion ou un acte de séduction. Johanna Koljonen, l’une des femmes qui accusent Julian Assange d’avoir violé deux Suédoises a bien formulé le problème : « Un non est un non partout, mais, ce qui est intéressant, ce sont les situations où nous aurions voulu dire non, mais où nous avons laissé faire parce qu’on est amoureux, timide, reconnaissant, impressionné, bourré ou trop fatigué pour discuter. » (extrait du Monde du 8 février).

Expresso : les parcours interactifs
Épicure et le bonheur
Pourquoi avons-nous tant de mal à être heureux ? Parce que nous ne suivons pas le chemin adéquat pour atteindre le bonheur, nous explique Épicure, qui propose sa propre voie. 
Sur le même sujet