Le bonheur occidental

Une recension de Catherine Portevin, publié le

Chaque mois, en page 3 de Philosophie magazine, le trait de Charles Berberian sait rendre philosophiques un ours blanc et son copain le pingouin, se suffisant à eux-mêmes sur un précaire bout de banquise. Mélancolie métaphysique et ironie légère pour vertiges de l’absurde, tel est l’esprit que l’on retrouve dans le nouvel album de Berberian, même s’il a troqué le splendide isolement de la banquise pour les solitudes frénétiques des cocktails mondains. Avec une splendide virtuosité de styles graphiques, son Bonheur occidental nous précipite dans les grenouillages vains de l’univers de la com’, avec egos friqués et hipsters de la pub face aux chaos du monde. Série hilarante sur un Hollande à tête d’œuf appelant, en s’exerçant au hula hoop, au « grand cerceau européen » pour sauver l’Union. Mais aussi pages de pure contemplation, où, en quelques dessins muets, Berberian dit la misère, l’amour, la guerre, l’inégalité, la compétition, la foule, la nature, l’ennui…  Bref, la cruauté de cette recherche du bonheur.

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