La gloire de Rubens

Une recension de Victorine de Oliveira, publié le

Rubens : participe présent signifiant « rougissant » en latin. Un nom prédestiné à la couleur, mais le maître flamand ne s’en contente pas : il démultiplie les volumes, sublime la chute des corps, illumine la chair de femmes aux rondeurs débordantes, que Philippe Muray décrit « provocantes, anarchistes presque » dans cet essai paru en 1991 et réédité aujourd’hui. Il « énumère » ainsi sans l’épuiser cette gloire, pelisse rayonnante, d’un Rubens subversif. La flamboyance d’un verbe corrosif rivalise avec l’exubérance picturale. Face aux chagrins d’une Europe malmenée par les tensions religieuses, Rubens se révèle un « furieux vivant » qui « s’impose à la façon d’un bonheur sans alternative, comme si le malheur était inexistant ». Muray rend grâce à l’insolence esthétique d’un peintre étonnamment éclipsé : une injustice réparée au Louvre-Lens, qui lui consacre jusqu’au 23 septembre 2013 l’exposition « L’Europe de Rubens ».

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