La fin du monde et de l'humanité
Une recension de Agnès Gayraud, publié le1. La catastrophe mondialisée
De l’exégèse biblique du Déluge et de l’Apocalypse aux débats de Voltaire et de Rousseau sur le tremblement de terre de Lisbonne en 1755, les catastrophes naturelles ont toujours donné à penser la situation des hommes en tant qu’habitants de la Terre, leur rapport au monde, leur destin. Au XXe siècle, la bombe atomique a à la fois prolongé cette expérience ancestrale et modifié la donne. Tout à coup, l’exposition globale au risque d’une déflagration atomique a mis au jour « l’orbis terrarum comme entité indivise ». La catastrophe est devenue un enjeu pour l’humanité tout entière dont elle « totalise l’existence comme entité générique ». C’est dans cette logique englobante que les catastrophes climatiques contemporaines s’inscrivent aujourd’hui.
2. La responsabilité humaine
Changement d’importance : l’humanité n’est plus seulement la victime des catastrophes, elle peut en être aussi la cause. Devenue force « géo-physique » à part entière, du fait d’une puissance technique décuplée à l’ère de l’« Anthropocène », l’humanité est plus que jamais responsable de l’altération de son monde. De façon aussi funeste qu’ironique, comme l’écrivait Denis de Rougemont (à propos de la bombe atomique), « on est en train de découvrir ce qu’on savait depuis un certain temps mais qu’on n’avait jamais très bien compris, à savoir que la terre est ronde. D’où il résulte, entre autres conséquences, que si vous tirez devant vous avec une arme assez puissante, vous recevrez le projectile dans le dos au prochain tour ».
3. La valeur intrinsèque de la nature
C’est ainsi que l’humanité se voit menacée d’extinction. À la catastrophe globale répond l’éradication totale. La question écologique cacherait le véritable enjeu : celui de la survie du genre humain. Pourtant, si le dernier des hommes détruisait la nature survivante, il semble que nous le blâmerions, signe que celle-ci vaut pour elle-même et pas seulement comme abri et condition de la vie humaine. C’est cette évidence de la valeur intrinsèque de la nature que reconstruit Afeissa dans un cheminement passionnant à travers les diverses représentations de cet individu post-apocalyptique isolé, de Mary Shelley au philosophe Richard Routley. Dès lors, notre conscience écologique commence peut-être là : lorsque nous pensons à dissocier fin de l’humanité et fin du monde.
Homo Sapiens serait-il en fait Homo Toxicus ? C’est ce que l’on est tenté de croire, tant les thèses antispécistes et collapsologues séduisent au sein de…
Les œuvres d’art qui remplissent nos musées ethnologiques sont souvent le fruit de rapts et de pillages réalisés avant et pendant la période…
Vu de France, Emmanuel Kant est, par excellence, le philosophe qui apporte les Lumières au genre humain, l’homme qui fait triompher la raison…
Le tribunal administratif de Montreuil a donné raison à une mère et sa fille atteintes de pathologies respiratoires, après avoir vécu en banlieue…
La création d’une « contribution climat-énergie » annoncée le 23 août dernier par Philippe Martin, ministre de l’Écologie, invite à revenir sur quelques concepts fondamentaux d’économie politique.
Céline Alvarez a mené avec succès une expérience pilote inspirée par les méthodes de Montessori dans une école maternelle de Gennevilliers. Trop…
Avec la succession des confinements et le sentiment d’isolement qui en découle, la santé mentale des plus jeunes se dégrade de façon inquiétante…
Le constat est sans appel : depuis plusieurs semaines, les enfants et les adolescents sont touchés de plein fouet par la crise sanitaire sur le…