La Femme et l’Oiseau
Une recension de Victorine de Oliveira, publié leIl y a des malédictions qui traversent plusieurs générations. Celle de Thomas remonte à la Seconde Guerre mondiale et à son enrôlement de force dans l’armée allemande, puis à sa détention dans un camp de prisonniers en URSS, celui de Tambov (au sud-est de Moscou). On a surnommé ces soldats français, pour la plupart originaires de l’Alsace et de la Moselle annexées, les « Malgré-nous ». Ils n’avaient pas le choix – ou alors celui d’exposer leur famille à des représailles, voire de mourir eux-mêmes, sans que cela ne change grand-chose au cours de l’histoire. Les décennies suivantes ont peut-être porté des enjeux moins lourds pour leurs descendants. Il n’en demeure pas moins qu’il leur arrive encore d’être pris « malgré eux » dans ce qui ressemble tout autant à un enrôlement de force, peut-être plus insidieux. Élisabeth, la petite-nièce de Thomas, peine par exemple à se dépêtrer d’un travail qui exige d’elle un engagement total, week-end compris. Sa fille Vina est elle aussi confrontée à la douleur des choix : que fait-on librement ou par contrainte, du fait de son milieu social, de son éducation ou des opportunités ? Le thème de l’entrave hante le roman d’Isabelle Sorente. Elle y répond par la puissance de l’imaginaire d’un esprit, celui de Thomas, légèrement chamane sur les bords, capable de sortir de son corps pour se mettre à la place d’un oiseau ou d’un arbre, afin d’opérer un décentrement salvateur. Manière de dire que toute bête traquée que l’on puisse se sentir, on n’est jamais tout à fait pris au piège.
Pour moi, dormir, c’est espérer, espérer un rêve. Je tiens ça de ma grand-mère. Elle attachait une grande importance aux rêves et à leur interprétation. Sans doute était-ce une façon pour elle de maintenir une tradition dont je n’ai jamais su si…
Isabelle Sorente traversait une crise existentielle, face à laquelle la lecture des “Pensées pour-moi-même” s’est révélée un remède. C’est que les…
Entre l’homme et la femme, il n’y a pas que l’amour. Il y a aussi l’adoration, soit la fascination pour la violence de la sexualité.
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Aussi fascinante qu’inquiétante, la sorcière hante nos imaginaires. L’écrivaine Isabelle Sorente explore au fil du temps les visages de cette…
Effacées, oubliées, dédaignées, les femmes ont traversé l’histoire de la philosophie en clandestines. Que reste-t-il de leur pensée ? Des traces, des bribes,…