Hors-série "Le sommeil"

Quelques secondes de lucidité : une nuit avec Isabelle Sorente

Isabelle Sorente publié le 3 min

Pour moi, dormir, c’est espérer, espérer un rêve. Je tiens ça de ma grand-mère. Elle attachait une grande importance aux rêves et à leur interprétation. Sans doute était-ce une façon pour elle de maintenir une tradition dont je n’ai jamais su si elle était sicilienne ou arabe (ma grand-mère a grandi à Tunis dans un quartier cosmopolite). Quand j’allais chez elle, gamine, je devais lui raconter mes rêves chaque matin. Ne pas s’en souvenir était le signe que quelque chose clochait (quelque chose de fondamental, de l’ordre de l’âme). Se le rappeler était le prérequis d’une bonne santé mentale mais le but ultime, l’art qu’a pratiqué ma grand-mère tout au long de sa vie, était de rester consciente de rêver, ce qu’on appelle aujourd’hui « faire des rêves lucides ».

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