Junkspace. Repenser radicalement l'espace urbain

Une recension de Juliette Cerf, publié le

« J’entendais construire en tant qu’écrivain un territoire où je puisse finalement travailler comme architecte », a expliqué le Néerlandais Rem Koolhaas au sujet de son grand livre consacré à Manhattan, paru en 1978, New York Délire. Avant de fonder son agence OMA (Office for Metropolitan Architecture) et de devenir cet architecte théoricien mondialement reconnu – récompensé en 2000 par le prestigieux prix Pritzker –, Rem Koolhaas fut journaliste et scénariste. Ce goût pour l’écriture traverse les trois essais ici rassemblés : Bigness ou le problème de la grande dimension, La Ville générique et, enfin, Junkspace, qui donne son titre au recueil. Lyrique et chargée d’humour, la plume de Koolhaas bâtit une critique féroce de la standardisation et de l’appauvrissement des villes : « La ville ne représente plus le développement maximal, mais la limite du sous-développement. » Ce Junkspace est « une toile sans araignée ». Il « sera notre tombeau », prophétise l’architecte.

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