Histoire mondiale de la France
Une recension de Catherine Portevin, publié le« Ce ne serait pas trop de l’histoire du monde pour expliquer la France » : cette phrase de Jules Michelet (1798-1874) est au fronton du livre et lui donne son ouverture. Cent vingt-deux historiens, emmenés par Patrick Boucheron, professeur au Collège de France, ont pris le père de l’histoire de France au mot pour contrer « l’étrécissement identitaire » du roman national par une « historiographie de grand vent » à l’usage du grand public. Les focales sont élargies, les regards décalés, les angles diversifiés, la France est remise dans le monde et inversement. L’histoire commence avec celle de l’humanité migrante au fond de la grotte Chauvet il y a quatre cents siècles, jusqu’au « retour du drapeau » après les attentats de 2015. L’ouvrage, simple et clair, ravit la curiosité : 140 courts récits d’auteurs sur 140 dates, avec Alésia, Charlemagne, 1515-Marignan, et le sacre de Napoléon… mais aussi l’édit de Caracalla en 212 – qui fait des Gaulois « des Romains comme les autres » –, Sade embastillé en 1784 et sa réputation européenne, Auguste Comte inspirant le Brésil en 1889, le dérèglement climatique enregistré en 1816, la peste en 1348 et le choléra en 1832… Si l’ambition de l’ouvrage est politique, c’est en réconciliant l’exigence critique et l’art du récit. Qu’est-ce qu’écrire l’Histoire ? C’est défaire les points d’arrêt qui figent le sens de l’histoire : l’origine, l’identité raciale et le destin obligé. Il fallait pour cela retrouver de l’élan, et s’y mettre à plusieurs. Joyeusement. Une joie communicative !
Le vaste mouvement antiraciste qui se manifeste dans le monde entier après le meurtre de George Floyd marque le retour de la politique, gelée…
L’historien Patrick Boucheron, élu professeur au Collège de France, a prononcé une leçon inaugurale habitée par la verve, l’engagement et l…
Derrière ce génie de la Renaissance disparu il y a cinq cents ans, Patrick Boucheron voit l’enfant apeuré, fasciné et terrorisé par l’eau,…
S’il y a quelqu’un que l’idée de « la fin de l’histoire » interpelle, c’est bien l’historien. Et si, suggère Patrick Boucheron, nous sortions de notre point de vue uniquement occidental ?
Fermés depuis des mois, les musées sont contraints de tenir loin des regards leurs plus beaux joyaux. Faute de pouvoir les admirer, nous pouvons toutefois lire…
Connaissez-vous Paul Audi ? Voici un philosophe exigeant et singulier, qui cherche à comprendre ce qui ne va pas chez lui dans Troublante Identité,…
« Clarifier ce qu’est la laïcité et sortir des polarisations mortifères. » Tel est l’objectif de Patrick Weil, historien qui publie De la laïcité en…