Ethique de la considération

Une recension de Cédric Enjalbert, publié le

Trois courant majeurs se partagent l’éthique : le déontologisme, fondé sur des devoirs ; le conséquentialisme, qui juge une action à l’aune de ses conséquences ; enfin, l’éthique des vertus, qui s’attache aux qualités de la personne. Corine Pelluchon s’applique à la réhabilitation de ce courant déconsidéré afin de résoudre les enjeux éthiques « liés à l’environnement, à la maltraitance animale et à l’économisme ». Elle s’emploie à défendre l’accomplissement de notre grandeur d’âme – la magnanimité – qui nous sortirait du nihilisme contemporain. Convaincue que mener une « vie bonne » permet d’être heureux, la philosophe se distingue néanmoins des représentants classiques de l’éthique de la vertu en ne recourant ni à la tradition ni à la perfection de la nature humaine. Elle préfère la « reconnaissance de notre vulnérabilité », participant d’une ambitieuse philosophie de la corporéité, engagée dans des précédents essais. Elle permettrait l’extension de notre surface d’affliction et nous rendrait « aptes à nous sentir concernés par les autres ». Ce credo éthique a un nom : la considération.

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