Eloge du conflit
Une recension de Miguel Benasayag, publié leHormis quelques « plaidoyers en faveur de l’intolérance » (Slavoj Zizek) et de rares célébrations du « génie colérique » (Michel Onfray), notre époque n’apprécie guère la polémique. Elle la tolère et la déguise, la promeut, mais l’aseptise. Pourtant, nous rappellent les philosophes Angélique Del Rey et Miguel Benasayag, la polémique est un puissant facteur de vie. Comme le disait Héraclite, « le combat (polémos) est de tous les êtres le père ». Or son refoulement actuel par les démocraties consensuelles peut « produire la barbarie », dont nos sociétés adoucies mais « dévitalisées » voudraient précisément se prémunir. De la famille à la diplomatie, de l’amitié à l’Assemblée, le conflit serait une espèce en voie de disparition, donc à préserver. Pourquoi les individus « sans caractère ni qualités » que notre modernité a fabriqués devraient-ils s’abstenir d’intervenir lors d’un conflit entre amants, pays ou amis, par souci de ne pas déranger, de rester neutres ? Cet « éloge du conflit » ne se présente pas toutefois comme une apologie érudite et nostalgique de la « bonne guerre ». Au contraire. À rebours de la dialectique hégélienne, les coauteurs montrent que la solution n’est pas à chercher dans le dépassement du conflit, mais dans sa « permanence », son acceptation critique et réfléchie.
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