Du despotisme et autres essais
Une recension de Michel Eltchaninoff, publié leVoici un livre rédigé il y a plus de cent ans, mais qui tombe à pic. Il dérange en effet quelques idées reçues sur le monde islamique. Son auteur est un musulman réformateur très célèbre en Orient. Né à Alep en 1849, il est assassiné au Caire par des agents du sultan en 1902 pour avoir dénoncé le pouvoir ottoman. Traduits en français pour la première fois, ces courts chapitres examinent l’effet du despotisme sur la religion, le savoir, la morale ou l’éducation. Ils dévoilent un Emmanuel Kant du monde arabe. ‘Abd al-Rahmân al-Kawâbikî analyse ces régimes qui, s’appuyant sur « l’ignorance du peuple et [une] force militaire organisée », gouvernent « sans avoir à rendre de comptes ». Mais il montre que le despotisme a aussi des effets éthiques désastreux : appât du gain par le pillage de l’argent public, destruction de la volonté, ruine de l’éducation morale… Enfin, contre ceux qui accusent l’islam d’être à la source de la soumission absolue comme de la violence légitime, il affirme, versets à l’appui, que le Coran sépare strictement le « Dieu légitimement adoré » et « le despote obéi par la force ». Puisque l’islam commande « qu’on ne doit se soumettre qu’à Dieu », il est théologiquement incohérent de vouloir induire le despotisme de l’islam.
« Le commandement des totalitaires était : “Tu dois.” Notre commandement est : “Tu es.” » George Orwell, 1984
Face à un dogme musulman rétif à un Occident hypermoderne et arrogant, l’écrivain et poète tunisien Abdelwahab Meddeb prône la transculturalité. Seul moyen, à ses yeux, pour que l’islam s’accorde enfin au réel.
« Je crois en un Dieu nommé Allâh et en Mohammed comme son Prophète. Profession de foi générale de l’islam, dont la tradition veut que la prononciation sincère suffit à faire d’un homme un musulman à part entière. Quelle est sa signification pour…
“Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde”, écrivait Albert Camus. Abd al Malik s’échine donc à trouver les bons mots. Rendant…
Le président algérien a focalisé la protestation populaire. Mais si les manifestants ont gagné une première manche en obtenant son retrait pour les prochaines élections, la lecture de Karl Marx rappelle que tout reste à faire.
Le Coran est-il susceptible d’une interprétation personnelle et pacifique ou, sacralisé, ne peut-il qu’encourager la soumission à des préceptes parfois violents ? Les philosophes Rémi Brague et Abdennour Bidar opposent leurs points de…
« Le retour au “Mahomet” (1736) de Voltaire est précieux pour dénoncer le fanatisme au-delà de l’islam. Et cette pièce demeure efficiente pour accabler les…
Fabrice Midal et Abdelwahab Meddeb ont confronté les points de vue de l’islam et du bouddhisme sur le bonheur. Loin d’un état de contemplation…