Dieu n'est pas grand
Une recension de Victorine de Oliveira, publié leCes deux-là n’ont pas la foi, et l’ont parfois mauvaise, c’est peu de le dire. Dieu est peut-être mort, mais pas le fanatisme ni ceux qui se réclament de commandements, enseignements et interdits prétendument divins. Si encore ils se contentaient de les appliquer à eux-mêmes sans chercher à convertir leur prochain, passerait encore. Mais le croyant a une fâcheuse tendance à vouloir convaincre la terre entière qu’il a raison.
Cette « expansionnite » plus ou moins aiguë selon les individus, voire cette intolérance fondamentale, est le propre des religions, selon l’essayiste Christopher Hitchens (1949-2011). La charge est lourde, mais souvent drôle et très informée. L’énoncé des inepties scientifiques proférées par certains porteurs de soutanes, papillotes et autres qamis a quelque chose d’implacable : Galilée, Darwin, puis Einstein n’ont eu de cesse de les contredire, et leur résistance, sous la forme du « dessein intelligent » par exemple, pourrait prêter à sourire si l’« hypothèse » n’avait de puissants partisans capables de plier des responsables politiques pour amender les programmes scolaires. Hitchens était en guerre contre la religion, toutes les religions, bien décidé à prouver que cette « fabrication humaine » repose sur des fictions fantaisistes et des arguments intellectuellement faibles.
Patrick Declerck aussi est en guerre, de façon plus offensive encore. Il en fait même une affaire personnelle, puisqu’il se sent cerné. Ces religions, il ne les déconstruit pas patiemment à coups d’arguments bien ordonnés, il les déteste sans ménagement. D’ailleurs, il prévient : « Dans ces pages, tu es chez moi. […] Ces pages sont mon royaume. » Comprendre : j’écris ce que je veux, ce qu’on ne lui contestera pas. « Il semblerait que haïr ne se fasse plus » : vraiment ? Créditons le hater Declerck de ne pas avancer masqué, de frôler les limites en un geste littéraire un peu fou qui impose sa charge explosive dans un espace public qualifié de « gnangnanland ». Son « vertige » est celui d’un homme venu se recueillir à Ground Zero onze ans après les attentats du 11 septembre 2001, alors que New York n’est plus son home depuis ses années d’étudiant. Lui qui abhorre les religieux n’a pas de chance : à l’aéroport, voilà un groupe de bonnes sœurs dont l’« hystérie » lui donne la nostalgie des piqûres de Valium ; dans l’avion, un juif orthodoxe récite ses prières sur le siège d’à côté… Toute une humanité priante, fléchissante, en prend pour son grade, voire l’humanité entière. À vrai dire, Declerck n’est pas plus tendre envers lui-même. Et c’est peut-être ce qui sauve cette explosion de rage déconcertante. Mais sans doute n’a-t-il pas tellement envie d’être « sauvé »…
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