Alchimie. L’Art royal

Une recension de Marion Rousset, publié le

L’alchimie désigne depuis l’origine un double processus – pratique et spéculatif  – de transmutation. Dérivé de l’arabe al-kimiya, l’« art de fondre et de transformer les métaux » (pour en extraire de l’or), le mot renvoie aussi à une question philosophique : « L’alchimie dite spéculative […] voit dans la métamorphose des éléments un miroir de la purification de l’âme. » Depuis l’Antiquité, jusqu’à Joseph Beuys, Jackson Pollock ou Yves Klein, ces énigmes ésotériques du lien entre l’esprit et la matière ont inspiré les artistes. Ainsi, dans le premier grand imagier alchimique intitulé « Le Lever de l’aurore », une enluminure représente un personnage ouvrant le cuir chevelu d’un autre. Lequel lui tend une coupelle où s’égoutte l’essence d’une substance invisible. Il manquait une histoire en images de la pensée alchimique qui s’est propagée en Occident à partir du XIIe siècle, pour prendre son essor à partir du XVIe siècle grâce à l’apparition d’éditions imprimées de traités hermétiques. Le beau livre de Jörg Völlnagel vient combler un vide en donnant à admirer des œuvres saisissantes qui alimentent depuis des siècles cette troublante quête.

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