Toujours sous haute surveillance
Tourné vers l’harmonie naturelle, le taoïsme se préoccupe autant de l’âme que du corps… jusqu’à prodiguer des conseils pour une sexualité épanouie ! Mais il conserve aussi une portée critique, voire subversive. Ce qui explique son étroit contrôle par les autorités chinoises.
« Plus ancienne religion indigène et non officielle de la Chine, le taoïsme a toujours représenté une menace aux yeux du pouvoir impérial. Dès le début de notre ère, de nombreuses révoltes paysannes furent conduites par des chefs charismatiques qui se réclamaient de la pensée taoïste, où l’idéal de désengagement et le refus de l’État occupent une place centrale. On dit que Zhuangzi aurait refusé les présents d’un émissaire et décliné un poste de ministre afin de continuer à vivre selon son bon plaisir ! Dans la Chine contemporaine, le type de rapport qu’entretient le pouvoir central chinois avec le taoïsme est la poursuite d’une politique séculaire d’intégration et de contrôle. La réforme des Cent Jours (1898) avait d’ores et déjà initié une “modernisation” du pays, qui s’était traduite par des mesures répressives à l’égard des institutions religieuses. La révolte des Boxers, réaction immédiate à cette réforme, s’était accompagnée de premières destructions de temples ; dans les années qui suivirent, la seule ville de Pékin en perdit près de dix mille. Cependant, les destructions massives et la répression ont atteint leur apogée dramatique durant la Révolution culturelle (1966-1976). Depuis 1978, une politique de reconstruction est à l’œuvre ; la liberté de culte autorise de nouveau le monachisme, après une longue période de laïcisation forcée, et l’existence des principales sectes taoïstes (Quanzhen et Zhengyi) est reconnue… mais placée sous le patronage de l’Association taoïste, créée en 1957. Cet organe d’État supervise le financement de la restauration des temples, ainsi que les activités des sectes et sociétés secrètes toujours très actives ; elle veille aussi à la formation du clergé et favorise la recherche en matière d’études taoïstes. Le taoïsme reste donc sous haute surveillance…»
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