Stratagème n° 51. Décochez une flèche du Parthe
Comment s’en servir
Un moyen habile de gagner un débat consiste à répondre à votre interlocuteur de manière agréable, conciliante, puis, soudain, de conclure avec agressivité, voire avec méchanceté. Imaginez que votre adversaire cherche à prouver que les séries télévisées européennes sont meilleures que les américaines. Répondez : « J’ai beaucoup aimé ce que vous dites sur le talent des scénaristes anglais et je suis d’accord quand vous affirmez que l’atmosphère des séries scandinaves est inimitable. Dommage que vous ne sachiez pas l’expliquer plus brièvement. Faut-il ainsi faire le paon pour convaincre ? » Vous aurez alors utilisé la tactique des cavaliers parthes de l’Antiquité qui simulaient une fuite devant l’ennemi, mais tiraient une dernière flèche vers leurs poursuivants, par-dessus leur épaule. L’efficacité de ce stratagème repose sur l’effet de surprise : si vous flattez habilement votre interlocuteur, il baissera sa garde. En lui adressant au dernier moment un trait acéré, vous avez des chances de le décontenancer et de l’emporter. Et ce d’autant plus que votre parole se voudra sans réplique. « In cauda venenum », disaient les Romains : c’est dans la queue du scorpion que se trouve le venin. Le théologien allemand Erik Peterson n’hésita pas à l’utiliser contre le juriste Carl Schmitt, auteur en 1922 d’une Théologie politique, lorsque, dans une note du Monothéisme. Un problème politique et autres traités, il écrivit : « Le concept de théologie politique a été introduit dans la littérature par les travaux de Carl Schmitt. Nous avons tenté ici de démontrer à partir d’un exemple concret l’impossibilité d’une telle théologie politique. »
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Un regard acéré sur les faiblesses de ses contemporains, une anticipation de la théorie des pulsions, l’ouverture de la pensée occidentale au bouddhisme, la philosophie de Schopenhauer a inauguré bien des pistes.