Quand l’avidité passe les bornes
Les arguments mis en place depuis le siècle des Lumières pour justifier le capitalisme d’un point de vue éthique ne tiennent plus aujourd’hui. Alors, comment réconcilier l’intérêt particulier et la morale ?
Parfaitement inattaquable. C’est l’image, tantôt rassurante, tantôt insupportable, que renvoie le capitalisme depuis la disparition du bloc communiste. Inattaquable, mais impitoyable. Car le bilan est lourd. Comment ne pas être choqué par l’exploitation de l’homme, transformé en outil de production et de consommation ? Par les inégalités croissantes qu’engendre le capitalisme ? Par le fait que, pour prendre un exemple, 1 % des ménages américains, les plus riches, ont capté toute la hausse du revenu national depuis vingt ans, tandis que les autres voyaient leurs revenus stagner ? Comment ne pas être dérangé par les comportements mafieux que le capitalisme encourage à travers les paradis fiscaux, qui blanchissent l’argent du crime organisé et par lesquels transitent les fonds qui financent le terrorisme, dans ce devenir mafieux accéléré de l’économie que décrit Roberto Saviano dans Gomorra ? Par la destruction de la planète qui en découle ? Par l’impunité de ceux qui, dans la finance, empochent seuls les gains, mais font payer leurs pertes à la société tout entière ?
« Mandeville formule ainsi la ruse du capitalisme : “Les vices des particuliers contribuent à la félicité publique” »
Que l’on adopte une perspective religieuse, en critiquant cet amour immodéré de l’argent que les Anglo-Saxons appellent greed et que Thomas d’Aquin place dans la liste des sept péchés capitaux sous le nom d’avaritia, ou bien une perspective laïque et moderne en fustigeant l’irresponsabilité de certains acteurs, ou encore un point de vue purement mathématique en relevant la disproportion des traitements, ou enfin un angle social en déplorant l’indécence de certains comportements, la critique morale du capitalisme n’est certes pas à court d’arguments. Reste que le grand traité philosophique de critique morale du capitalisme est encore à écrire… On peut le regretter, car le capitalisme a élaboré, par avance, une contre-attaque d’envergure à sa condamnation éthique.
Pas si vite nous dit Spinoza, dans cet éloge à la fois vibrant, joyeux et raisonné de l'amour en général.
L’institution du marché, fondée sur la compétition et la recherche du profit, promeut-elle nécessairement l’avidité, l’égoïsme et l’opportunisme ? C’est la question que la Fondation John Templeton a soumise, au lendemain de la crise, à…
L’égoïsme pousse à agir, tandis que la morale invite à la léthargie. C’est donc la dynamique des intérêts particuliers qui stimule la prospérité d…
Emmanuel Macron a nommé Élisabeth Borne Première ministre, lundi 16 mai. L’Élysée avait fait courir la rumeur que le choix d’une femme serait…
L’égoïsme prôné par Ayn Rand ne serait, selon l’essayiste Alain Laurent, ni fermé aux autres ni prédateur. Il possèderait le souci universel de la prise en compte de l’égoïsme bien compris des autres, base morale d’une coopération…
La Commune de Paris est sans nul doute la grande révolte prolétarienne du XIXe siècle. Que pensèrent de cet événement inédit les…
L’Union européenne somme ses membres d’intégrer les revenus de l’économie souterraine dans le calcul de leur croissance. Dès le XVIIIe siècle, le…
On assiste à une concurrence effrénée dans la mise au point d’un vaccin. Or la compétition est un facteur essentiel pour parvenir à un résultat,…
La Commune de Paris est sans nul doute la grande révolte prolétarienne du XIXe siècle. Que pensèrent de cet événement…