Philosophie au Brésil : une réforme pas très positiviste
La philosophie est sur la sellette au Brésil. Le ministre de l’Éducation, Abraham Weintraub, a annoncé vouloir réduire les budgets alloués aux universités de sociologie et de philosophie.
Le but est, comme l’écrit le président Jair Bolsonaro dans un Tweet, « de se concentrer sur les domaines qui génèrent une retombée immédiate pour le contribuable : vétérinaire, ingénierie, médecine ».
Le ministre souhaite contrer l’influence du « marxisme culturel » qui hanterait, selon lui, les universités brésiliennes et y opposer une « logique gréco-romaine » et des « valeurs judéo-chrétiennes ».
Reprenant l’antienne d’une certaine frange de l’extrême droite libérale et conservatrice, il justifie son idéologie par un prétendu souci de rentabilité, alors que la proportion d’étudiants de sociologie et philosophie dans les établissements publics d’enseignement supérieur serait d’à peine 1%.
C’est oublier que la sociologie et la philosophie ont été les piliers du Brésil moderne. En 1889, une poignée d’hommes prennent le pouvoir suite à un coup d’État et fondent une nouvelle république. Ils sont issus de l’École militaire de Rio, qui abrite alors un vivier d’officiers formés en Europe, ayant suivi l’enseignement d’Auguste Comte (1798-1857), le fondateur du positivisme.
Selon cette école de pensée rationaliste, l’esprit scientifique positif remplacera au terme d’un progrès inéluctable les explications théologiques, qui imputent la cause des phénomènes à une divinité, puis les explications métaphysiques, qui cherchent cette cause dans une entité.
Les mesures sociales des nouveaux dirigeants s’inspirent donc des préceptes comtiens : l’importance de l’instruction et la séparation de l’Église et de l’État sont des valeurs cardinales.
« Ordre et Progrès », le credo martelé par Auguste Comte, est même repris par les Brésiliens. La devise figure encore sur le drapeau brésilien. Pour combien de temps ?
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