La mort

Mourir ? Vous n’y pensez pas !

Martin Legros publié le 4 min

Face à la mort, comment nous conduisons-nous ? Notre sondage exclusif Philosophie magazine/TNS-Sofres est éclairant : en grande majorité, nous faisons comme si de rien n’était. L’occasion d’employer à bon escient l’expression « nation d’épicuriens » au sujet des Français ?

Ne pas craindre la mort… et d’abord profiter de la vie ! Telle semble être l’attitude des Français. Parmi les huit affirmations proposées, quatre relèvent d’une attitude épicurienne – penser le moins possible à la mort pour mieux jouir de la vie –, et quatre autres, d’une perspective pascalienne – préoccupée par la mort. Or, le résultat est clair. Les quatre premières (« ne pas y penser », « craindre plus la maladie », « préférer l’euthanasie », « vivre pleinement pour ne pas la craindre ») totalisent une moyenne de 71 %. Tandis que les autres (« l’affronter en toute lucidité », « se sentir progressivement en paix avec elle », « y trouver la valeur de la vie », « considérer qu’on l’oublie trop ») totalisent une moyenne de 25 %. D’où notre conclusion : les Français sont des épicuriens convaincus : toutes catégories d’âge, de classe ou de sexe confondues, ils souhaitent éloigner cette funeste perspective. Comme si, avec la longévité accrue, la mort n’était plus un horizon existentiel fondamental. Même les catholiques pratiquants sont 64 % à se détacher de cet horizon. L’euthanasie est de plus en plus acceptée : 1 Français sur 3 l’associe régulièrement à la mort. Seuls les catholiques pratiquants sont un peu moins ouverts (5 % de moins que les « sans religion »). Bref, les Français ne veulent plus rien consacrer à la mort : ni pensée, ni angoisse, ni derniers instants.

Expresso : les parcours interactifs
Pourquoi lui, pourquoi elle ?
Comment expliquer nos choix amoureux ? Faut-il se fier au proverbe « qui se ressemble, s'assemble », ou doit-on estimer à l'inverse que « les opposés s'attirent » ? La sociologie de Bourdieu et la philosophie de Jankélévitch nous éclairent.
Sur le même sujet
Article
4 min
Octave Larmagnac-Matheron

Provisoirement pour l’un, définitivement pour l’autre, dormir et mourir nous extraient du monde. Mais l’insomniaque pense-t-il que mourir peut attendre, ou cherche-t-il au contraire n’importe quel moyen d’abréger sa souffrance, au prix…



Article
3 min
Isabelle Sorente

Vous aimeriez que votre vie ressemble à un film d’amour de l’âge d’or de Hollywood ? Pensez-y à deux fois, car, à l’ère du message instantané, un remake contemporain risque fort d’être encore plus riche en quiproquos.



Article
2 min
Antoine Rogé

Se présenter aux yeux du monde dans le plus simple appareil, vous n’y pensez pas ? Les philosophes, eux, oui ! Mais, s’ils revêtent l’habit, ce n’est pas tous pour les mêmes raisons.


Bac philo
2 min

Si vous désirez quelque chose (ou quelqu'un), c'est parce qu'il vous manque. Tant que vous n'avez pas obtenu satisfaction, vous souffrez de ce manque. Vous rongez votre frein, vous ne pensez plus qu'à l'objet de votre désir, son absence…


Article
2 min

...Je n’arrive pas à m’arrêter au feu rouge, à ne pas fumer lorsque c’est interdit… J’ai instinctivement envie de transgresser les règlements, et je n’aime pas trop croiser la police dans la rue. On me dit souvent que ce n’est pas bien…