Matière à penser / été 2015
La personnalité
Rachid Boudjedra. Athée récidiviste
Il est l’un des écrivains les plus célèbres d’Algérie, mais aussi l’un des plus sulfureux. À 74 ans, Rachid Boudjedra s’attaque à l’un des tabous les plus ancrés dans la société algérienne : l’athéisme. « Je ne crois pas en Dieu, ni en la religion musulmane, je ne crois pas en Mohammed comme prophète, explique-t-il calmement à la présentatrice de l’émission de télévision Mahkama (« Tribunal »), le 1er juin dernier. Si je devais choisir une religion, ce serait le bouddhisme pour son pacifisme. » Et l’écrivain d’ajouter que de nombreux autres Algériens « sont athées, mais n’osent pas l’afficher par peur de l’opprobre de la société ». Lors d’une conférence-débat en Kabylie en 2006, il avait déjà affiché son athéisme et jugé la liberté d’expression « insuffisante » dans son pays. Mais sa récente sortie sur une chaîne nationale réputée conservatrice, amplifiée par les réseaux sociaux, a fait l’objet d’une condamnation massive, dont celle d’un prédicateur salafiste qui a été jusqu’à demander que Boudjedra ne puisse pas être enterré en Algérie aux côtés d’autres musulmans. Selon certains médias algériens, pas toujours fiables, Rachid Boudjedra se serait rétracté, en précisant qu’il se sentait « musulman soufi » et qu’il était l’un des rares écrivains arabes à avoir utilisé la civilisation arabo-musulmane dans ses romans. La liberté de pensée est au cœur de son œuvre. Après avoir participé à la lutte pour l’indépendance et obtenu une licence, puis un doctorat de philosophie à la Sorbonne, cet auteur prolifique n’a cessé de rejeter les valeurs conventionnelles et le traditionalisme musulman de l’Algérie d’après-guerre. D’où sa condamnation à mort par fatwa en 1969, et son exil en France, où il enseigna la philosophie pendant trois ans. Dans La Répudiation (Denoël, 1969), Boudjedra fustigeait en effet les interdits sexuels et la société patriarcale où il a grandi. « Moi, les tabous, ça fait cinquante ans que je les brise », confiait-il à propos de son dernier roman, Printemps (Grasset, 2014), l’histoire d’une passion amoureuse entre deux femmes, algérienne et espagnole. « La violence intégriste a encore accentué mes convictions, expliquait-il en 2006. Avant, j’écrivais un roman tous les trois ans. Le terrorisme m’a poussé à en écrire un chaque année, une autre manière de lutter contre ces criminels. »
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