L’ordinateur rend-il stupide ?
Vers 1882, Friedrich Nietzsche acheta une machine à écrire – une Malling-Hansen Writing Ball, pour être précis. Sa vue baissait, et il lui était de plus en pénible et douloureux de fixer son regard sur une page, sans compter les maux de tête que cela provoquait. Il avait été contraint de réduire les moments consacrés à l’écriture et craignait même d’avoir à y renoncer. La machine à écrire le sauva, au moins pour un temps. Une fois qu’il eut maîtrisé l’emploi des touches, il fut capable d’écrire les yeux fermés, utilisant seulement le bout des doigts. Les mots purent à nouveau couler de son esprit vers la page. Mais la machine eut un effet subtil sur son travail. L’un des amis de Nietzsche, un compositeur, remarqua un changement de style. Sa prose déjà laconique devint encore plus serrée, plus télégraphique. “Peut-être parviendrez-vous avec ce nouvel instrument à un nouvel idiome ?” lui écrivit son ami qui notait au passage que pour sa part, ses “pensées” musicales dépendaient beaucoup de la qualité de l’encre et de la plume. “Sous l’influence de la machine, écrit le spécialiste de Friedrich Nietzsche, A. Kittler, sa prose est passée des arguments aux aphorismes, des pensées aux jeux de mots, de la rhétorique au style télégraphique […].” Tandis que nous nous reposons sur les ordinateurs pour être nos intermédiaires dans notre compréhension du monde, c’est notre propre intelligence qui devient artificielle. »
La phrase est de John Stuart Mill. Elle est bien ressentie généralement quand on s’estime progressiste, moins quand on se revendique conservateur. Par exemple, je ne suis pas sûr qu’Henri Guaino, conservateur patenté et enclin aux vomissements,…
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