L’Europe ou les lendemains qui fondent
En finançant les États européens à des taux d’intérêt négatifs, les investisseurs renversent l’un des principes les plus fondamentaux de la raison capitaliste. À quoi jouent-ils ?
Vous avez dix doigts. Pourquoi accepteriez-vous qu’on vous en coupe deux dans cinq ans ? Évidemment, la perspective ne vous enchante pas. Mais imaginez que l’alternative soit que l’on vous en tranche quatre dans sept ans, ou encore que cela vous permette d’éviter de participer à la bataille de Verdun, est-ce que ce sacrifice ne devient pas envisageable ? Telles sont les questions étranges soulevées par le fait que les États européens se voient de plus en plus souvent prêter de l’argent à des taux négatifs.
La logique des taux d’intérêt négatifs est singulière. Pour celui qui bénéficie de l’emprunt, c’est plutôt confortable : cela signifie qu’on vous paie pour recevoir de l’argent. Pour celui qui accorde l’emprunt, c’est plus mystérieux : cela signifie que vous prêtez de l’argent à quelqu’un, en sachant qu’il vous en rendra moins. C’est en juillet 2012 que, pour la première fois, la France a émis 6 milliards d’euros d’obligations à taux négatifs ; la Banque centrale européenne a embrayé en juin 2014, en fixant son taux plancher à – 0,1 %, puis en l’abaissant encore à – 0,2 %, son montant actuel. Cette mesure – qui affaiblit l’euro – a fait pousser de hauts cris à l’Allemagne, laquelle vient néanmoins d’émettre en février dernier 3,28 milliards obligations sur cinq ans à un taux négatif de – 0,08 %. Historiquement, cette situation est sans précédent. Mais à quoi diable jouent les banques centrales européennes ? Et pourquoi trouvent-elles des investisseurs qui leur confient des fonds à des conditions pareilles ?
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