L’Europe inemployée

Guillaume le Blanc publié le 3 min

Face à la crise de l’Union, les politiques avancent des mesures concrètes – pour l’agriculture ou le pouvoir d’achat. Mais il serait plus efficace de s’intéresser à ce que représente l’idée d’Europe.

Il est admis par tous qu’il existe aujourd’hui une crise de l’Europe dont les symptômes les plus explicites sont le « non » français au projet de constitution européenne et plus récemment le « non » irlandais au traité simplifié. Il existe plusieurs raisons à une telle crise. L’élargissement à de nouveaux pays, la méfiance vis-à-vis de la Turquie ont engendré une interrogation sur les frontières de l’Europe et, partant, sur sa nécessité intrinsèque. Ce doute a été renforcé par la réunion du Sommet fondateur de l’Union pour la Méditerranée, laquelle a certes été interprétée par Bernard Kouchner comme une « grande idée » qui donne un cap à « l’avenir de l’Europe » mais qui a l’inconvénient de dédoubler les formes de représentation de l’Europe. Face à ce malaise européen, il peut être tentant de raccrocher l’Europe à une série de mesures concrètes qui laissent voir clairement aux Européens à quoi sert l’Europe, à défaut de savoir ce qu’est l’Europe. C’est sous cette impulsion que Nicolas Sarkozy a fait démarrer la présidence française de l’Union européenne le 1er juillet en dévoilant un programme dont les priorités touchent directement la vie ordinaire des Français.

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