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 Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
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Revue de presse

L’actualité des idées du vendredi 5 mars

Octave Larmagnac-Matheron publié le 05 mars 2021 5 min

Philomag vous propose chaque semaine une sélection d’articles parus dans la presse française et étrangère. Des articles qui nous ont surpris, questionnés, dérangés. L’occasion de découvrir de nouveaux points de vue sur le monde et les événements qui font l’actualité.

Au programme, cette semaine : une réflexion sur la fragilité de la démocratie, une ode au paganisme, une charge contre la pensée woke, une déconstruction de l’idée de forêt vierge, et une analyse du « nouveau monde » post-Covid qui ressemble, en pire, au monde d’avant.

 

  • « Nous avons perdu le bien commun. […] Il n’y a aucune idée de responsabilité face à la pauvreté. » Dans El País, le philosophe américain Richard J. Bernstein – connu pour sa défense du pragmatisme – dresse un tableau sombre de notre époque (en espagnol). Pour lui, nous ne nous rendrions même pas compte de l’état de délitement de notre monde : « Aux États-Unis, on croit que les institutions sont si fortes que la démocratie ne succombera jamais. C’est une illusion. […] La démocratie est un ensemble de pratiques, de manières de traiter les autres. Si vous n’avez aucun respect pour l’autre, s’il n’y a pas de désir de dialoguer avec l’autre… sans cet ethos, la démocratie peut devenir inutile. » Ne désespérons pas, pourtant : « Il est tentant de penser que rien ne peut être fait, mais ce n’est qu’un mythe. » Le sort de nos sociétés – en bien ou en mal – repose sur nos épaules.

Pourquoi c’est à lire ? Parce Bernstein est l’un des philosophes américains les plus influents ; il développe, ici, son approche de la démocratie comme construction précaire et en perpétuelle évolution.

 

  • Réhabiliter le paganisme ? Drôle d’idée ! C’est pourtant le projet qui se dessine de cet entretien que l’écrivain, éditeur et historien Thibault Isabel a accordé au site Un Philosophe. « En Europe, depuis Descartes, la philosophie s’est enfermée dans une posture qui néglige sa vocation antique de quête du souverain bien. En quoi la pensée nous aide-t-elle à être heureux, équilibré, à évoluer en harmonie avec le monde ? » Justement, le paganisme est une « atmosphère culturelle, religieuse et morale des peuples traditionnels » qui témoigne de cette vie harmonieuse au sein du monde. « À l’époque, le sacré n’était pas situé au-delà du monde, mais en son cœur. Les dieux faisaient partie de la nature, qu’ils figuraient de manière symbolique. » Le paganisme dont Isabel se fait l’avocat n’a pas grand-chose à voir avec les reconstitutions kitsch des mouvements néopaïens : il s’agit, davantage, de retrouver un rapport originel à la nature.

Pourquoi c’est stimulant ? Parce qu’Isabel trouve dans les sagesses païennes un outil pour ré-enchanter un peu le monde.

 

  • « L’orthodoxie woke emprunte au pire de l’idéologie de l’apartheid et du nazisme. On y trouve cette idée que chacun de nous appartient à un groupe défini par son genre, sa race ou son ethnicité, que nos opinions peuvent être prédites selon le groupe auquel on est rattaché » : dans L’Express, le philosophe Steven Pinker ne mâche pas ses mots contre le mouvement « woke », qui martèle la nécessité d’une prise de conscience de toutes les formes d’inégalités. L’objectif est probablement louable ; mais dans les faits, affirme Pinker, les tenants de l’idéologie « woke » exacerbent les enfermements identitaires. Il est urgent de renouer avec une véritable philosophie de l’émancipation, dont les Lumières nous donnent l’inspiration.

Pourquoi c’est passionnant ? Parce que Pinker, plus connu pour ses professions de foi optimistes, n’est pas coutumier de la polémique. Mais quand il s’y met, ça décoiffe !

 

  • Nous avons tous encore en tête les gigantesques feux de forêt qui ont ravagé l’Amazonie en 2019. Aucun doute qu’à la faveur du réchauffement climatique, de tels incendies se reproduiront. Désespérant, bien sûr – mais plus désespérants encore sont les discours tenus à chaque fois qu’une forêt primaire est dévastée par les flammes, affirme Dénètem Touam Bona dans la revue en ligne Terrestres : notre « nostalgie » pour les forêts « vierges » incinérées, « violées » par les effets délétères du productivisme moderne sur le climat est porteuse d’un regard profondément colonial. « Si les forêts tropicales apparaissent d’emblée comme des terres vierges, c’est parce qu’aux yeux des Européens, elles ne comportent aucune inscription, aucune trace d’histoire, de monument, de route, de cité digne de ce nom. À la nudité des corps sauvages – caractéristique récurrente dans les récits coloniaux – répond la nudité des territoires sylvestres. Terre immaculée, l’Amazonie est traitée par les conquérants comme une page blanche où apposer leur marque. » Elle fut pourtant, des siècles durant, le milieu de vie de biens des humains. La forêt vierge est un mythe dont nous devons nous déprendre. 

Pourquoi c’est accrocheur ? Parce que Touam Bona s’efforce de rompre avec notre représentation idyllique du jardin d’Éden, dont il déconstruit le ressort colonial.

 

  • La pandémie a-t-elle, vraiment, changé le monde ? Sans doute, mais le monde de demain n’a, en fait, rien d’un nouveau monde, affirment les membres du collectif de critique des sciences et technologies Pièces et main d’œuvre dans un essai paru sur leur site : « Assurément, aucun État n’a planifié l’épidémie […] ; mais tous les États […] ont appris à saisir l’occasion que leur offrait la crise – l’épidémie – pour accélérer des tendances » économiques et politiques. « Passées la sidération initiale et la contrariété de la technocratie étatique […], celle-ci a retourné le problème en solution et dramatisé la gravité de l’épidémie afin de maximiser les avantages qu’elle pouvait en tirer. Merveilleuse aubaine que ce virus qui remet le gouvernement du pays entre les mains d’un conseil de défense […] et d’un état d’urgence en voie de chronicisation depuis les attentats islamistes. » Le Covid-19 a permis une accélération sans précédent de ces évolutions : il a permis « un saut qualitatif et une mutation ».

Pourquoi c’est percutant ? Parce que, sans sombrer aucunement dans le complotisme, les membres du collectif Pièces et main d’œuvre montrent que le propre des pouvoirs politiques et économiques, c’est de trouver même dans les pires situations une occasion pour asseoir sa force et ses principes.

Paralipomena 

◉ « Oui, il fallait relativiser », martèle André Comte-Sponville dans Complément d’enquête hier soir sur France 2. Selon lui, la pandémie de Covid-19 n’a rien à voir avec la « fin du monde », mais ressortit plutôt à  « l’affolement politique et médiatique », puisque le taux de létalité de la maladie ne dépasserait pas les 1%. Des chiffres pourtant contestés depuis plusieurs mois par l’OMS. ◉ « Il est clair que la question de la jouissance sexuelle va aussi avec la jouissance du pouvoir », remarquait Geneviève Fraisse dans C politique dimanche dernier sur France 5. « Si l’on prend Sciences Po aujourd’hui, on a commencé avec Strauss Kahn, […] soit l’histoire du patron qui saute la bonne, il y a dix ans » : comme quoi, #SciencesPorcs n’a rien de neuf. ◉ Hier dans Le Figaro, Luc Ferry appâte ses lecteurs après avoir rappelé ce qui constitue d’après lui les origines du terme « islamo-gauchisme » : « L’islamo-gauchisme ne cesse de gagner du terrain en s’alliant à l’écoféminisme et au mouvement décolonial pour former cette fameuse “cancel culture woke’’ qui met peu à peu en place à l’université la chape de plomb d’une véritable police de la pensée. J’y reviendrai dans ma prochaine chronique. » ◉

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