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 Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
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Revue de presse

L’actualité des idées du vendredi 12 février

Octave Larmagnac-Matheron publié le 12 février 2021 6 min

Philomag vous propose chaque semaine une sélection d’articles parus dans la presse française et étrangère. Des articles qui nous ont surpris, questionnés, dérangés. L’occasion de découvrir de nouveaux points de vue sur le monde et les événements qui font l’actualité.

Au programme, cette semaine : une critique de la « néodictature macroniste », une comparaison du transhumanisme et du posthumanisme, une réflexion nuancée sur le féminisme intersectionnel, un portrait de Trump en anarchiste et une critique des biais coloniaux de l’intelligence artificielle. 

  • Vous avez sans doute vu passer l’information : la France est désormais classée, par le magazine The Economist, au rang des « démocraties défaillantes », et non plus des « démocraties à part entière ». Dans un grand entretien pour The Times of Israël, où il revient sur les développements récents de son œuvre, le philosophe Mehdi Belhaj Kacem enfonce le clou. Coïncidence, son dernier ouvrage, Système du pléonectique (Les Presses du réel, 2020), est en effet sorti « au moment exact où se mettait en place la dictature pseudo-sanitaire actuelle, elle-même destinée à appuyer la néodictature du macronisme, elle-même destinée à asseoir le totalitarisme néolibéral mondial à horizon transhumaniste. Il n’y a tout simplement plus de démocratie en France, sauf sur les marges non représentées par le spectacle officiel. […] C’est ce qui s’est passé avec les “gilets jaunes”. C’est depuis l’événement de ces derniers que le pouvoir a dû avancer à visage désormais découvert : un pouvoir dictatorial et policier, appointé par l’appareil d’État médiatique falsifiant tout. »

Pourquoi on vous le conseille ? Parce que Belhaj Kacem ne s’en tient pas à la critique politique : il élabore un système philosophique riche et complexe, qui offre « un concept renouvelé de la vérité, une esthétique inédite, une théorie de la sexualité alternative aux philosophies du genre, et qui propose comme concept central une explication ontologique de l’essence de ce qu’on appelle le capitalisme ».

 

  • « Humanisme, posthumanisme, transhumanisme : de quoi parle-t-on exactement ? » C’est la question à laquelle essaie de répondre le philosophe Jean-Yves Goffi sur le site The Conversation. Question épineuse, et pourtant essentielle, tant ces mots ont envahi l’espace médiatique sans que l’on sache bien de quoi il retourne. Il ne sont pas synonymes, assurément – et même plutôt antagonistes : « Le posthumanisme est une posture de défiance envers les valeurs et les normes de l’humanisme des Lumières. Il se manifeste chez des auteurs qui estiment que l’être humain n’est pas un îlot de liberté et d’autonomie au sein d’un univers soumis de part en part à la causalité physique et qui soulignent (et célèbrent) par conséquent le mélange, l’hybridation, l’entre-deux, se plaisant à pointer les illusions de ceux qui croient à des essences stables, au premier rang desquelles l’essence de l’être humain. En un mot, les posthumanistes pensent que nous sommes déjà des posthumains. » Au contraire, là où les posthumanistes pensent que l’humain a toujours été une fiction, les transhumantes considère que l’humain existe mais qu’il faut le dépasser, l’émanciper de ses propres limites : « Les transhumanistes pensent que nous avons à devenir des posthumains et que nous le deviendrons en nous défaisant de l’héritage biologique qui est celui de l’humanité, par la prise en main de notre propre évolution. » Deux approches, deux programmes qui contestent, à leur manière, l’humanisme.

Pourquoi c’est passionnant ? Parce que Goffi se propose de démêler des termes dont nous avons bien du mal à résumer le sens. Et que, parfois, nous tendons même à confondre.

 

  • « Aucune révolution féministe sans renversement des classes » : dans un entretien accordé à Ballast, Aurore Koechlin, doctorante en sociologie, expose les grandes lignes de la pensée de la lutte contre le patriarcat qu’elle a notamment développé dans La Révolution féministe (Amsterdam, 2019). À ses yeux, le « féminisme libéral » et réformiste est insuffisant : il faut aller plus loin et remettre en question toute l’organisation socio-économique par une stratégie révolutionnaire d’inspiration marxiste. En ce sens, « le féminisme, la lutte antiraciste et celle pour l’amélioration [des] conditions de travail » sont, à ses yeux, des combats indissociables. « Il est impossible de penser un capitalisme qui soit indifférent au genre (de même qu’à la race) », ajoute-t-elle. Féminisme intersectionnel ? En partie, mais il ne faut pas confondre « l’intersectionnalité originelle » de « certaines appropriations militantes », qui produisent une « déformation à une échelle individuelle ou interindividuelle de l’analyse matérialiste ». Plutôt que l’individualisation des combats et des dénonciations, il faut penser en termes de « structures ».

Pourquoi c’est à lire ? Parce que Koechlin présente avec clarté les lignes de fracture du féminisme contemporain et propose une voie qui assume, contre la demi-mesure, l’épithète de révolutionnaire.

 

  • Donald Trump, « anarchiste ultime » ? C’est la thèse, provocante, défendue par la politologue américaine Melissa Lane dans The New Statesman (en anglais). Nous avons tous en tête les images de l’ex-président incitant – avec un certain succès – ses supporters à prendre d’assaut le Capitole. Anarchiste, Trump l’est pourtant en un autre sens que celui de fauteur de trouble : « Le mot grec anarchie signifie littéralement un poste vacant : l’absence d’un responsable. Il a également été utilisé pour décrire un fonctionnaire qui porte atteinte à l’ordre constitutionnel dont dépend sa propre fonction et l’état de droit. […] L’anarchie n’est pas simplement un autre mot pour désigner l’abus de pouvoir tyrannique ou autoritaire, ou la conduite “hors la loi”. C’est une condition dans laquelle la base même de la fonction politique a été ébranlée. » C’était déjà le sens que donnait Platon au terme. « L’incapacité constante de Trump à honorer les obligations de la présidence montre qu’il n’était pas du tout un véritable titulaire de poste. » Un anarchiste, au sens fort du terme.

Pourquoi c’est intéressant ? Parce que, en empruntant le détour de l’étymologie et de l’histoire, Melissa Lane présente le réel sous un jour nouveau : Trump n’est pas un tyran mais un anarchiste.

 

  • Mettre à jour les « biais coloniaux des intelligences artificielles » ? C’est le pari du spécialiste des nouvelles technologies americano-zimbabwéen Sabelo Mhlambi. Dans un entretien accordé à Boston University Today (en anglais), le fondateur de Bantucracy (une association qui œuvre pour une approche éthique des techniques) et membre du Carr Center for Human Rights de l’université Harvard explique que « notre monde a été largement façonné par la colonisation. […] L’héritage du colonialisme se poursuit aujourd’hui, il se produit simplement sous une forme différente ». En particulier dans les algorithmes qui ne font que reconduire le monde tel qu’il est et enferment le futur dans le présent. « Nous construisons des systèmes d’intelligence artificielle sans examiner les autres systèmes interconnectés d’inégalités et nous finissons par créer un environnement où l’intelligence artificielle exacerbe les inégalités existantes. » Pour repenser la technologie, il faut sortir de l’image exclusive de l’homme comme « être scientifique et rationnel », pour l’aborder comme un « être relationnel ». C’est tout l’enjeu de la philosophie condensée dans le terme bantou ubuntu.

Pourquoi c’est intrigant ? Parce que Sabelo Mhlambi tisse des liens étonnants entre les nouvelles technologies et « l’ancienne philosophie africaine ».

 

Paralipomena

◉ « On est en train de mourir d’un principe de précaution excessive. Chaque personne qui a du pouvoir ne veut surtout pas que ça lui retombe dessus. Cette frilosité générale est insupportable », s’agace Charles Pépin aujourd’hui dans Libération. ◉ Dans L’Express, Raphaël Enthoven continue de régler ses comptes avec le professeur Raoult : « Comment l’homme qui s’est attribué le bénéfice des guérisons spontanées a-t-il réussi à se faire passer pour le Christ aux yeux des brebis égarées ? C’est simple : toutes les sottises qu’il a dites sont immunisées par le fait qu’elles sont agréables à entendre. » ◉ Lors de la première table ronde du Beauvau de la sécurité qui a eu lieu lundi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a invoqué le philosophe Antonio Gramsci pour plaider en faveur d’un soft power au service de la police : « Quand on est gramsciste, on pense que les idées et la cultures influencent et transforment profondément la société. » ◉

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