La théorie libérale est-elle responsable de la crise ?
Alors qu’on ignore si le krach du siècle est derrière ou devant nous, les experts s’écharpent sur les causes du phénomène. Pour les « économistes atterrés », c’est l’idéologie libérale qui a précipité la crise et qui est encore au pouvoir. Face à eux, des libéraux radicaux balaient ces critiques et accusent l’interventionnisme des États !
« Oui, le libéralisme est à l’origine de la crise du système »
André Orléan
Le libéralisme est au fondement du système économique ayant cours lors du dé-clenchement de la crise. Il est toujours à l’œuvre aujourd’hui, d’ailleurs. Ce courant de pensée repose sur un résultat essentiel : la concurrence produit une régulation automatique des marchés, grâce à la loi de l’offre et la demande. Selon cette thèse, plus un prix augmente, moins les consommateurs vont acheter ce bien, ce qui aura pour effet de baisser son prix. Inversement, plus un prix baisse, moins les producteurs vont produire ce bien, ce qui va exercer une pression du prix à la hausse. Au final, l’équilibre serait sans cesse atteint, à condition qu’aucun obstacle, comme une intervention étatique, ne vienne gêner les libres mouvements du marché.
Les économies occidentales ne sont pas une transposition littérale de ce modèle théorique. Mais les responsables poli-tiques qui ont dérégulé la finance depuis trente ans, se réclamaient bien du libéralisme. La pensée libérale extrême qui ne voit dans l’économie américaine que ses poches d’interventionnisme (tel le recours à un système semi-public pour réguler le marché des prêts hypothécaires) est outrancière. Jamais un système ne peut être totalement dérégulé. Il faut des lois pour faire en sorte que le marché fonctionne à l’image des modèles. Cela a été l’objectif de gens comme Alan Greenspan, l’ancien président de la Fed (la banque centrale américaine). Il a voulu réaliser une révolution financière pour que les marchés réels ressemblent aux marchés des manuels. Il pensait créer le meilleur des systèmes possibles en laissant les acteurs libres d’innover. Notamment en inventant de nouveaux produits financiers. Greenspan affirmait même que moins le régulateur s’en mêlait, mieux c’était, car, selon lui, il fallait faire confiance a priori aux banquiers.
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