Kitsch
Langue d’origine : allemand
Dérivé du verbe kitschen, qui signifie en allemand « ramasser des déchets dans la rue pour les revendre » (et qui a donné verkitschen, « brader »), le kitsch est apparu en 1875 dans les milieux artistiques munichois pour signifier une image de qualité médiocre. Il substitue à la notion d’œuvre celle d’objet. Bon marché mais flatteur pour son acheteur, il appartient à ce que Hannah Arendt appelle la « culture de masse ». On expose l’objet kitsch fièrement tout en assumant le fait qu’il n’est qu’une pâle copie de ce qu’il représente. Parce qu’il substitue le toc au vrai, il est une figure du nihilisme, le mal en esthétique. Le kitsch transforme le monde en décor. Avec lui, une copie de paysage suffit au bonheur. Quoique déprécié par les critiques d’art, cet objet tape-à-l’œil a néanmoins été réhabilité par la haute société. Umberto Eco remarque que le banquier new-yorkais ou l’artiste homosexuel peuvent aimer les nains en plastique inspirés de Walt Disney, car ils jugent leur laideur tellement intéressante qu’elle en devient exposable. Pour une classe sociale aisée et « savante » qui décline ses amusements (non sans mépris), l’objet kitsch reste de mauvais goût, mais, « sous contrôle », il devient drôle. Le plaisir qu’il suscite n’est pas transgressif. Il est provoqué par le ridicule de l’objet, aimé pour son ridicule même.
Leurs photos arrangées font le tour du monde : les artistes Pierre et Gilles exposent au Musée d’art moderne André-Malraux, dans le cadre de la…
En décembre 1933, le “Völkischer Beobachter” (organe officiel du parti nazi) annonçait que “Mein Kampf ” devait devenir “la Bible du peuple…
Et si l’Eurovision vous proposait des ritournelles existentielles en lieu et place de rengaines kitsch ? C'est le projet du Concours européen de…
Dans Le Goût du moche (Flammarion, 2021), la journaliste de mode iconoclaste Alice Pfeiffer révèle les beautés du kitsch et de la faute de…
« Je m’la coule douce dans l’Yonne ! », « Vacances épuisantes : à midi on pointe, le soir on tire ! », etc. Nous…
Notre journaliste Athénaïs Gagey, qui vit à Londres, a assisté aux funérailles de la reine, lundi. Un moment solennel, sans cesse contredit par des détails…
Les Allemands ne semblent pas pressés de connaître l’état de santé de leur chancelière, le renvoyant à la sphère privée. Deux conceptions du pouvoir et de son incarnation s’opposent.
Horrifié par les crimes nazis, le philosophe français Vladimir Jankélévitch (1903-1985) a rompu avec l’Allemagne et sa culture. Radicalement. Il s…