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 Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
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Gaspard Koenig le 17 janvier 2021. © Sébastien Calvet/Réa

Série : êtes-vous de gauche ou de droite ?

Gaspard Koenig : “Les idées que je défends, fondées sur la liberté individuelle, tombent sur toutes les cases de l’échiquier politique”

Martin Legros publié le 05 mai 2021 3 min

Le clivage gauche-droite est-il encore pertinent pour s’orienter dans la politique contemporaine ? Alors que les sondages font état d’un basculement électoral de l’opinion vers la droite et d’une fragmentation de la gauche, dans le champ idéologique, l’état des lieux est opaque : les uns considèrent que l’extrême droite a gagné la bataille des idées en ayant réussi à mettre les questions autour de l’islam, de la laïcité et de la sécurité au centre du débat, les autres considèrent que la gauche radicale polarise le débat autour des questions du racisme, de la cancel culture, du genre et de l’identité. Chaque camp accusant l’autre de « faire le jeu » de l’extrême droite. Pour y voir plus clair, nous avons demandé à une dizaine de jeunes philosophes issus de toutes les couleurs du champ politique, de répondre à trois questions : êtes-vous de gauche ou de droite ? Comment définissez-vous ce partage ? Va-t-il disparaître ou être réinventé ?

Aujourd’hui, la réponse de l’essayiste libéral-libertaire Gaspard Koenig, auteur des Aventuriers de la liberté (Plon, 2016) et de La Fin de l’individu (Éditions de l’Observatoire, 2019).

 

Êtes-vous de gauche ou de droite ?

Gaspard Koenig : En tant que libéral, ces catégories ne me conviennent pas. Intellectuellement, je me sens aussi proche de Proudhon et Thoreau que de Hayek et Hernando de Soto. Tous sont, d’une certaine manière, des penseurs de l’ordre spontané. Politiquement, je m’oppose à tout collectivisme, qu’il soit socialiste ou nationaliste. À l’inverse, les idées que je défends, fondées sur la liberté individuelle, tombent sur toutes les cases de l’échiquier politique. Sur la légalisation des drogues ou la prostitution, je vais parler aux libertaires de gauche ; sur les institutions, à la gauche radicale qui veut remettre en cause le présidentialisme ; sur le statut de la fonction publique ou le droit de la concurrence, aux libre-échangistes de droite ; sur le revenu universel, au centre (droite et gauche) ; et même, sur la liberté d’expression, à la droite radicale. Cette schizophrénie n’est pas nouvelle. Au XIXe siècle, Benjamin Constant, Alexis de Tocqueville, Frédéric Bastiat ou Léon Say prirent place au centre-gauche de l’hémicycle pour s’opposer à la droite conservatrice ; à l’inverse, bien des réformes sociales de l’époque furent portées par des libéraux de droite : François Guizot lutta contre le travail des enfants, Émile Ollivier fit adopter le droit de grève, Pierre Waldeck-Rousseau légalisa les syndicats. Enfin, à titre personnel, le libéralisme authentique porte une part de révolte « de gauche », modérée par une défiance « de droite » envers les utopies. Jean-François Revel ou Mario Vargas Llosa évoquèrent longuement cette tension interne.

Selon vous, qu’est-ce qu’être de gauche ou de droite, aujourd’hui ?

Comme le dit Marcel Gauchet, ce sont des catégories essentiellement culturelles, dont le contenu en termes de philosophie politique est très faible. Un peu comme « les Verts » et « les Bleus » à Byzance, deux factions issues des compétitions sportives mais prêtes à s’entretuer pour le pouvoir. Dis-moi avec qui tu traînes, dis-moi si tu préfères faire des AG avec les intersectionnalistes ou chanter La Marseillaise, et je te dirai si tu es de gauche ou de droite… Mais sur les questions fondamentales que sont, par exemple, le souverainisme, la régulation du marché du travail ou la laïcité, les cartes sont totalement brouillées. Si l’on revient à la formation historique de ces deux catégories, au moment où les révolutionnaires devaient voter sur le droit de veto de Louis XVI, on peut raisonnablement associer la droite avec une forme de prudence. Même chose plus d’un siècle après lors de l’affaire Dreyfus. Comme si l’Ordre devait primer sur le Juste.

Y a-t-il, ou devrait-il y avoir, une redéfinition de ce clivage ?

Je pense que les grands systèmes de philosophie politique restent pertinents mais, encore une fois, relativement détachés du clivage droite/gauche qui suit son cours hasardeux et tribal. Les différentes écoles de pensée structurées – conservatisme, socialisme, libéralisme, républicanisme, etc. – s’emparent naturellement de ces nouveaux sujets. Sur le numérique par exemple, on voit réapparaître les lignes de fracture traditionnelles : les socialistes veulent instaurer des communs numériques, les libéraux revendiquent un droit de propriété sur les données personnelles, les républicains souhaitent instaurer une souveraineté numérique, etc.

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