Aller au contenu principal
Menu du compte de l'utilisateur
    S’abonner Boutique Newsletters Se connecter
Navigation principale
  • Le fil
  • Archives
  • En kiosque
  • Dossiers
  • Philosophes
  • Lexique
  • Citations
  • EXPRESSO
  • Agenda
  • Masterclass
  • Bac philo
 Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
rechercher
Rechercher

Untitled (GS II) 2006 © Menno Aden

Dossier/Enquête sur la fusion du travail et de la vie

Et si mon patron payait mon loyer ?

Martin Legros publié le 28 octobre 2020 12 min

Avec le télétravail, le bureau s’invite à la maison. L’employeur doit-il prendre en charge les frais engagés par le salarié ? Nous avons sollicité des employés de petites et grandes entreprises, des représentants syndicaux, des avocats et des architectes pour creuser cette hypothèse qui pourrait bien redéfinir le cadre de nos existences. 

 

« “Comment faut-il vivre ? demandait le poète Rainer Maria Rilke. — En travaillant”, lui répondait le sculpteur Auguste Rodin. » C’est ainsi qu’Éric de Thoisy, architecte-philosophe et directeur de recherche à l’agence Scau, inaugure notre échange. Je l’ai contacté dans le cadre d’une enquête que je mène autour d’une idée simple. En admettant que le télétravail, partiel ou total, se généralise, pourrait-on envisager que l’employeur s’acquitte d’une partie du loyer – ou du crédit immobilier – du salarié ? Après tout, le télétravail implique que celui-ci mette à disposition de l’entreprise un espace de bureau et qu’il engage des frais (électricité, chauffage, connexion, assurance, encre, papier…) jusque-là pris en charge par l’employeur. Ne serait-il pas juste que les économies faites grâce au télétravail soient en partie reversées à ceux qui permettent de les réaliser ? Étant locataire et consacrant une part substantielle de mon salaire à mon loyer, l’hypothèse n’est pas faite pour me déplaire. Au-delà de la dimension pécuniaire du dispositif et du bénéfice personnel que je pourrais en retirer, l’idée me semble stimulante. Relier le bureau et le domicile, fusionner l’espace de travail et celui de la vie domestique, n’est-ce pas inventer un nouveau rapport au travail et à la vie ? En rupture avec la civilisation agricole préindustrielle, la société moderne s’est évertuée à séparer les sphères domestique et professionnelle grâce à la construction de bureaux et de moyens de transport. Serions-nous en passe de réinventer, dans la société de service, une « unité de vie » analogue à celle de la ferme d’antan ? Et cela ne changerait-il pas profondément la géographie, mentale et physique, de nos existences ?

 

Les règles en vigueur 

« Le télétravail est une notion récente issue d’un accord interprofessionnel de 2002 et d’une loi de 2012 », explique Jonathan Cadot, avocat spécialiste en droit social. Si des négociations s’engagent à partir du 3 novembre pour en fixer plus précisément le cadre, « la loi dispose que le télétravail ne peut se mettre en place qu’avec l’accord du salarié. Il est légitime de considérer que l’employeur doit prendre en charge les frais inhérents au contrat de travail, qu’il soit exécuté en “présentiel” ou en télétravail, même si la question est de nouveau débattue depuis les “ordonnances Macron” ».

En effet une ordonnance de 2017 a supprimé la mention du remboursement des frais en télétravail et le ministère du Travail s’est cru autorisé à émettre, en mai dernier, un « guide du télétravail », qui précise que l’employeur « n’est pas tenu de verser une indemnité ». On est là dans des recommandations qui ne font pas autorité. « C’est du droit mou, s’offusque Jonathan Cadot. Il est à espérer que les juges s’en tiennent au principe général. » Ce seront les accords collectifs qui détermineront le plus souvent le montant de ces indemnités. « En la matière, l’Union de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d’allocations familiales [Urssaf] prévoit une indemnité forfaitaire, exonérée de charges pour l’employeur, de 10 euros par mois si le salarié travaille un jour par semaine en télétravail, de 20 euros pour deux jours, et ce jusqu’à 50 euros pour cinq jours. C’est peu. Mais, la pratique du télétravail s’étendant, la question devient de plus en plus prégnante. Alors que les entreprises étaient très méfiantes avant le Covid – elles suspectaient les salariés de ne pas travailler et réservaient cette pratique aux cadres supérieurs, les seuls à être considérés comme autonomes –, elles ont découvert que ça marche ! Les salariés en télétravail sont très productifs. Du coup, elles l’envisagent plus sérieusement, en réfléchissant aux économies que cela leur permettrait de réaliser : diminuer les surfaces de bureaux, réduire les frais de fonctionnement et de transport, mettre en place des dispositifs de “flex-office” où les salariés ne viendraient plus tous les jours et sans disposer de poste attribué. » 

Expresso : les parcours interactifs
Épicure et le bonheur
Pourquoi avons-nous tant de mal à être heureux ? Parce que nous ne suivons pas le chemin adéquat pour atteindre le bonheur, nous explique Épicure, qui propose sa propre voie. 
Découvrir Tous les Expresso
Sur le même sujet
Article
12 min
Télétravail, piétonisation… Quelle architecture dans le “monde d’après” ?
Alexandre Lacroix 13 janvier 2022

Comment la révolution du télétravail, les nouveaux modes de vie urbains ou encore le culte du sport vont-ils reconfigurer nos villes ? Pour…

Télétravail, piétonisation… Quelle architecture dans le “monde d’après” ?

Article
3 min
Emmanuelle Loyer: “Le genre biographique a beaucoup à se faire pardonner”
Emmanuelle Loyer 18 novembre 2015

La quatrième édition du Festival Mode d’Emploi organisé par la Villa Gillet, se tiendra du 16 au 29 novembre 2015. Voici en avant-première le texte proposé par Emmanuelle Loyer, qui interviendra lors de la table-ronde intitulée “La vie…


Article
11 min
50 nuances de coworking
Marie Denieuil 25 avril 2017

Ils sont de plus en plus nombreux à tourner le dos au salariat classique, à reprendre les rênes de leur carrière sans avoir un patron sur le dos, à développer plusieurs activités. Qui sont ces nouveaux travailleurs pour qui labeur ne…


Article
3 min
Une laisse extensible
Isabelle Sorente 09 janvier 2019

Décaler, annuler, modifier… Autant d’actions facilitées par les nouvelles technologies dont l’un des maîtres mots est la “flexibilité”. Mais cette…

Une laisse extensible

Article
8 min
Pascal Chabot : “Nous vivons une métamorphose du travail d’ordre civilisationnel”
Hannah Attar 04 février 2021

Depuis plusieurs années, nous assistons à une profonde transformation du monde du travail : apparition du terme de burn-out, numérisation…

Pascal Chabot : “Nous vivons une métamorphose du travail d’ordre civilisationnel”

Article
5 min
Chris Younès : “La ville est un organisme vivant”
Octave Larmagnac-Matheron 25 janvier 2021

Alors que sous l’égide d’Anne Hidalgo, l’actuelle équipe de la mairie de Paris cherche à transformer durablement la capitale, par de grands…

Chris Younès : “La ville est un organisme vivant”

Article
1 min
Aerodream. Architecture, design et structures gonflables, 1950-2020

Cette exposition avait fait les délices des visiteurs du Centre Pompidou-Metz. Elle revient gonflée à bloc et présente des réalisations et des photos de projets qui se caractérisent par une volonté d’impermanence. Du 6/10/2021 au 14/02…


Article
5 min
Crise du logement : 3,5 millions de mal-logés en France
Cédric Enjalbert 05 février 2015

3,5 millions de personnes sont mal-logées en France, selon un rapport de la Fondation Abbé-Pierre publié le mardi 3 février 2015. Dans une société…

Crise du logement : 3,5 millions de mal-logés en France

Article issu du dossier "Enquête sur la fusion du travail et de la vie" octobre 2020 Voir le dossier
À Lire aussi
Denis Maillard: “ Il faut protéger l’entreprise de la guerre identitaire qui couve dans la société”
Par Martin Legros
novembre 2017
Grégoire Bignier : “L’architecture à venir est une ‘œuvre de conciliation’ entre la biosphère et l’activité humaine”
Grégoire Bignier : “L’architecture à venir est une ‘œuvre de conciliation’ entre la biosphère et l’activité humaine”
Par Hannah Attar
juillet 2022
Richard Sennett : « Nous ne sommes pas condamnés à être malheureux au travail »
Richard Sennett : « Nous ne sommes pas condamnés à être malheureux au travail »
Par Suzi Vieira
septembre 2012
  1. Accueil-Le Fil
  2. Articles
  3. Et si mon patron payait mon loyer ?
Philosophie magazine n°178 - mars 2024
Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
Avril 2024 Philosophe magazine 178
Lire en ligne
Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
Réseaux sociaux
  • Facebook
  • Instagram
  • Instagram bac philo
  • Linkedin
  • Twitter
Liens utiles
  • À propos
  • Contact
  • Éditions
  • Publicité
  • L’agenda
  • Crédits
  • CGU/CGV
  • Mentions légales
  • Confidentialité
  • Questions fréquentes, FAQ
À lire
Bernard Friot : “Devoir attendre 60 ans pour être libre, c’est dramatique”
Fonds marins : un monde océanique menacé par les logiques terrestres ?
“L’enfer, c’est les autres” : la citation de Sartre commentée
Magazine
  • Tous les articles
  • Articles du fil
  • Bac philo
  • Entretiens
  • Dialogues
  • Contributeurs
  • Livres
  • 10 livres pour...
  • Journalistes
  • Votre avis nous intéresse