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Groupe d’écoliers en leçon d’entomologie à l’école Freinet de Vence (06), en 1953. © Georges Dudognon/adoc-photos

La petite question

Éducation : les lycées autogérés, utopie ou bonne idée ?

Octave Larmagnac-Matheron publié le 06 février 2024 6 min

Le Lycée autogéré de Paris, créé en 1982, va-t-il perdre son droit d’autogestion ? La question se pose à la suite d’une affaire de violences sexistes et sexuelles. Le principe de libre fréquentation des cours et le recrutement des enseignants par cooptation pourrait être remis en question. Mais d’où vient cette idée d’une gestion des établissements d’enseignement par les élèves ?


 

Souvent associée aux idées libertaires portées par Mai-68, l’idée d’une autogestion des établissements d’enseignement est en réalité beaucoup plus ancienne. Elle est notamment promue par le pédagogue Célestin Freinet (1896-1966) dans la première moitié du XXe siècle. Mais lui-même reconnaît que cette idée est compliquée à mettre en œuvre, car elle comprend deux dimensions à la fois indissociables et pas forcément compatibles.

“On peut donc, si l’on veut, appeler autogestion l’administration coopérative de l’école par les enfants eux-mêmes. Mais il y a une tendance aussi à parler d’autogestion dans l’organisation pédagogique de la classe et du travail”

Célestin Freinet, Autogestion pédagogique et autogestion administrative à l’école, 1965

Autogestion pédagogique

C’est d’abord de pédagogie qu’il s’agit. Peut-on, au sein de la salle de classe, rompre avec le fonctionnement hiérarchique de l’enseignement, échapper à la verticalité du rapport entre sachant et apprenant (dénoncé par Jacques Rancière dans Le Maître ignorant, 1987) ? La relation maître-élève représente, dans cette optique, un rapport de tutelle qui bride l’envie d’apprendre et étouffe l’autonomie des jeunes au lieu de la cultiver. Les élèves doivent choisir ce qu’ils apprennent, selon leurs intérêts, ou au moins comment la manière dont ils apprennent, à quelle vitesse, etc. La classe n’est alors plus un espace géré par l’enseignant. Elle est gérée collectivement – y compris pour les questions périphériques aux enjeux stricts de l’éducation comme la discipline, la vie du groupe, etc.

Les défenseurs de ce modèle sont nombreux. Le militant socialiste libertaire et historien suisse James Guillaume (1844-1916) écrit ainsi dès 1876 dans ses Idées sur l’organisation sociale : « Dans leurs réunions, les enfants seront complètement libres : ils organiseront eux-mêmes leurs jeux, leurs conférences. […] Ils établiront un bureau pour diriger leurs travaux, des arbitres pour juger leurs différends, etc. » Dans le numéro 28 de L’Imprimerie à l’école, Freinet ajoute : « Dans l’ancienne école, en effet, l’instituteur instruit, parfois prétend éduquer ses élèves. Nous disons : c’est l’enfant lui-même qui doit s’éduquer, s’élever avec le concours des adultes. Nous déplaçons l’axe éducatif : le centre de l’école n’est plus le maître, mais l’enfant. Nous n’avons pas à rechercher les commodités du maître, ni ses préférences : la vie de l’enfant, ses besoins, ses possibilités sont à la base de notre éducation populaire. »

L’autogestion, une autre histoire de la pédagogie
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