“Dune, deuxième partie” : l’anti-aventure d’un antihéros
C’est sans doute le film de science-fiction le plus attendu de l’année. La seconde partie du Dune de Denis Villeneuve, en salle depuis une semaine, suscite des avis très clivés. Enthousiasme franc pour certains, déception à la hauteur de l’attente pour d’autres. L’analyse d’Octave-Larmagnac Matheron, en compagnie de Vladimir Jankélévitch, Sartre et Flaubert.
C’est avec un drôle de sentiment que l’on ressort du visionnage de la deuxième partie du Dune de Denis Villeneuve. Étourdi et bluffé, assurément, par l’extrême beauté des plans, la splendeur de la photographie, les symétries monumentales de la mise en scène, la magnificence des couleurs. Le choc esthétique est réussi – comme on pouvait s’y attendre, il est vrai. On sort de la salle de projection un peu terrassé, accablé. La musique, assourdissante, âpre, brutale, y contribue largement. Quelque chose ne lasse pourtant pas de troubler. Que reste-t-il de ces trois heures passées devant l’écran, minuscule spectateur devant l’immensité des déserts de la planète Arrakis ? Difficile à dire. La narration semble avoir été absorbée par le déferlement esthétique. Ou bien est-ce plutôt le récit des drames mortels qui fait lui-même le choix de s’effacer devant la toute-puissance des images inhumaines ?
On s’attendait volontiers à une aventure. Mais de l’aventure, Dune, deuxième partie, n’a que les atours. Les morts s’accumulent sous le coup des explosions répétées – mais leur anéantissement dans le feu et les sables laisse presque de marbre. L’aventure est comme dépouillée de son caractère de drame, de son enjeu, de sa tension vitale, de son « sérieux » au sens où, pour Jankélévitch (L’Aventure, l’Ennui, le Sérieux), ce sérieux implique l’exposition à l’« imprévisible », et au plus haut point à l’imprévisible de la mort qui menace les frêles existences humaines.
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