Des glaces en plastique pour sauver la planète ?

Une glace au goût de vanille a été créée récemment par une étudiante en design à partir… de matière plastique. Une solution d’avenir pour résoudre d’un même coup la crise du plastique et celle de la faim ? Surprenant – mais pas totalement délirant.

Et si, demain, nous mangions du plastique ? C’est l’idée suggérée il y a quelques mois par le géographe américain Joseph Chamie dans un article satirique au titre évocateur : « Let’s Eat Plastics! » (« Mangeons du plastique ! »). Sur le papier, les raisons ne manquent pas. « Alors qu’une personne sur dix souffre de la faim dans le monde, que les prix des denrées alimentaires atteignent des sommets et que l’environnement et le climat se dégradent, il est temps que les 8 milliards d’habitants de la planète mangent quelque chose de disponible, d’abondant et de bon marché. » Les plastiques, omniprésents (on en produit chaque années 400 millions de tonnes), faciles à transporter et stocker, seraient donc une aubaine. Nous en ingérons d’ailleurs déjà à notre insu : « En moyenne 5 grammes de microplastiques par semaine, soit environ 18 kilogrammes de plastique au cours de sa vie. »

Expérience de pensée provocante

Les plastiques pourraient être utilisés de diverses manières dans l’alimentation, d’après Chamie. « Comme épices, additifs alimentaires ou enrichissements culinaires pour améliorer les repas quotidiens, à l’instar de la pratique actuelle qui consiste à ajouter du sel et du poivre aux repas. » Le géographe suggère aussi, sur un ton humoristique mais pas totalement saugrenu, d’en faire des compléments alimentaires pour animaux d’élevage « dont beaucoup mangent déjà des plastiques ». En amont de la chaîne agro-industrielle, cet usage aurait de nombreux bénéfices, dont celui de réduire « le processus coûteux, inefficace et fastidieux consistant à demander aux gens de recycler ». Manger du plastique pourrait ainsi « favoriser une culture de la “consommation continue” ». Le tout, sans avoir à réduire la production !