Denis Diderot, artisan de l’universel
Touche-à-tout des sciences, des arts et des techniques, Diderot explore tous les champs de l’activité humaine. Cet esprit vif et curieux est aussi surprenant que dispersé. Maître d’œuvre du grand projet intellectuel du siècle des Lumières, le passionné sait aussi se montrer laborieux, acharné. Le philosophe qui clame l’essence paradoxale de la vérité est un paradoxe à lui seul. C’est que, dit-il, « j’aime mieux l’impatience que l’ennui ». Une énergie créatrice qu’il n’arrive pas toujours à canaliser… Codirecteur de l’Encyclopédie, romancier, critique d’art, passeur de la pensée scientifique moderne, matérialiste, champion de la lutte contre la superstition et le despotisme, Diderot est l’un des derniers esprits universels. Un « pantophile », comme le surnommait Voltaire.
C’est à Langres, dans une famille de la petite bourgeoisie de province, que naît Denis, le 5 octobre 1713. Son père, Didier, maître coutelier, descend d’une lignée de pieux artisans. C’est dire que rien ne laissait présager l’avenir philosophique tumultueux du petit Denis. Brillant élève d’un collège jésuite, étudiant en théologie à la Sorbonne, le jeune Diderot se montre pourtant déjà turbulent, indiscipliné. Sa curiosité insatiable se satisfait davantage des lectures des grandes œuvres du siècle et de l’Antiquité, qui insufflent à son esprit les premiers élans subversifs. S’il contrarie toutes les ambitions nourries pour lui par son père – abbé, médecin, procureur ou avocat –, jamais il ne renie ses origines. Comme Jean-Jacques Rousseau dont le père est horloger, il éprouve toute sa vie un profond respect pour la figure travailleuse de son père.
À Paris, il découvre une effervescence intellectuelle et artistique qu’il ne voudra plus quitter. « Les premières années que je passai à Paris avaient été fort dissolues ; le désordre de ma conduite suffisait de reste pour irriter mon père », raconte-t-il dans une -lettre à sa maîtresse, Sophie Volland. Denis exerce différents métiers – précepteur, professeur de mathématiques, traducteur de livres anglais, mais jamais son caractère insoumis ne se plie aux exigences d’un emploi stable. Désespérant de le voir adopter une condition honnête, son père lui coupe les vivres. Une rencontre va concentrer son énergie. Anne-Antoinette Champion est lingère. Sans fortune ni curiosité intellectuelle, « Nanette » est « belle comme un ange ». À 28 ans, Diderot se marie. Mais Nanette n’est pas commode. Le philosophe libertin prolonge dans le mariage sa vie de célibataire, et son épouse s’aigrit. Très vite, il se plaint des « incendies domestiques » dont elle a le secret.
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