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 Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
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Revue de presse

Demain, tous centaures, le sens de la fête et la vocation de la science… L’actualité des idées du vendredi 26 mars

Octave Larmagnac-Matheron publié le 26 mars 2021 5 min

Philomag vous propose chaque semaine une sélection d’articles parus dans la presse française et étrangère. Des articles qui nous ont surpris, questionnés, dérangés. L’occasion de découvrir de nouveaux points de vue sur le monde et les événements qui font l’actualité.

Au programme, cette semaine : une réflexion épistémologique sur l’islamo-gauchisme, une exploration du sens de la fête dans la vie des sociétés, un éloge des hybrides contre l’idéal de pureté et une méditation historique sur la pandémie comme bouleversement profond de nos manières de penser et d’exister. 

 

  • « Quel rapport y a-t-il, dans le champ desdites sciences humaines et sociales, entre la nécessité de prendre parti, et celle du savoir pour le savoir (le seul qui mérite ce nom, en vérité) ? » Quelle est la « vocation » de la science ? Reprenant le geste de Max Weber, le philosophe Étienne Balibar pose cette question dans Libération à la lumière de la récente polémique sur l’islamo-gauchisme à l’Université. Sa réponse, cependant, s’écarte de celle du sociologue allemand : « La solution qu[e Weber] proposait alors : “neutralité axiologique” […] s’est avérée impraticable. » À ses yeux, « l’Université et ses centres de recherches ne peuvent plus être des institutions de monologue. […] L’histoire de la vérité n’est pas dans la synthèse, même provisoire, mais dans l’ascension polémique, vers les points d’hérésie de la théorie. […] Pour connaître il faut “s’avancer” subjectivement dans le champ où on se trouve déjà situé, avec tout le bagage des caractères […] qui nous font “ce que nous sommes” (par construction historique et sociale, bien évidemment). » Nous ne devons pas craindre cette conflictualité des points de vue. S’efforcer de la museler par des épithètes à scandale (islamo-gauchiste, par exemple) représente un danger bien plus considérable que le « sectarisme ».

Pourquoi c’est à lire ? Parce que Balibar, l’un des plus importants philosophes français, aide à prendre de la hauteur dans le débat sur l’islamo-gauchisme, en l’abordant par le prisme de la « question épistémologique ».

 

  • « La fête est-elle non essentielle ? » La question, en tout cas, ne l’est pas, comme l’explique l’anthropologue Laurent Sébastien Fournier sur le site de La Vie des idées : depuis des mois, nous sommes privés de concerts, de festivals, de boîtes de nuit, et même nos modestes apéros éveillent la suspicion. Une société peut-elle vraiment tenir debout sans événements festifs ? En tous cas, « dans les sociétés traditionnelles, elle semblait essentielle car elle assurait d’importantes fonctions sociales, rituelles et politiques ». Le sens de la fête a, sans doute, changé avec la modernité : elle est devenue « essentielle pour ses fonctions économiques et pour la liberté individuelle qu’elle permet plus que pour ses fonctions sociales traditionnelles ». Qu’en sera-t-il de la fête de demain ? De la fête dans le monde d’après ? La question, d’une importance capitale, reste pour l’heure en suspens.

Pourquoi c’est pertinent ? Parce que Fournier éclaire notre situation actuelle à la lumière d’un détour aussi passionnant que documenté par l’histoire. 

 

  • « Pur-sang contre centaures : le nouveau combat à venir ? » C’est l’intuition que développe la philosophe Gabrielle Halpern dans AOC. À ses yeux, notre époque est marquée par deux tendances contradictoires. D’un côté, l’obsession pour l’identité, pour la pureté, pour la délimitation claire des êtres : « Depuis l’Antiquité, notre rapport au monde a consisté à définir, à classer, à donner une identité à tout ce qui nous entoure. » De l’autre, une multiplication des hybridations (dont le virus sans cesse en mutation est comme l’image). « Tout est à redéfinir dans un monde de plus en plus hybride qui fait éclater nos cases et nous invite à nous remettre en question, à être plus humbles face au réel et à être suffisamment créatifs pour inventer autre chose que des cases pour enfermer le monde, les autres et nous-mêmes. […] Nous assistons à l’émergence de nouvelles combinaisons et re-combinaisons ; nous entrons à l’ère des mariages improbables et il n’y a rien que l’identité déteste plus ! » Impossible de savoir laquelle de ces tendances l’emportera.

Pourquoi c’est stimulant ? Parce qu’Halpern met en évidence l’un des grands clivages qui structure notre époque. 

 

  • « Le Covid-19 nous fait-il entrer dans une nouvelle ère de l’histoire ? » Dans une tribune parue dans La Libre, l’historien belge Raphaël van Breugel fait le pari de prendre au sérieux cette idée. Reprenant la théorie de l’histoire de Karl Jaspers, Breugel considère que la pandémie nous fait entrer dans un troisième « âge axial », qui implique des « changements profonds dans la pensée humaine ». Le premier, qui commence au Ve siècle av. J.-C. et qui voit naître, quasi simultanément Confucius, Laozi, Platon ou encore Zarathoustra, marquait l’entrée de l’humanité tout entière dans la « rationalité ». La seconde période axiale, théorisée par les disciples de Jaspers, commence avec les Lumières et coïncide avec l’avènement de la liberté. Mais qu’en est-il de ce troisième âge qu’annonce Breugel ? « Partout […] on a sacrifié l’amour de la vie à la peur de la mort. » La pandémie nous fait « basculer rapidement dans un nouveau type de société, dans une nouvelle conception du réel, où l’homme, pour sauver la vie de quelques-uns, déciderait de limiter, de brimer la vie de l’ensemble, et où l’homme, matraqué par un discours sanitaire et hygiéniste, abandonnerait consciemment en tout ou en partie ses libertés. » L’émancipation et la rationalisation cèdent la place à l’« atomisation de l’individu ». Nous devons prendre la mesure de ce bouleversement. 

Pourquoi c’est percutant ? Parce que, si l’on peut contester la vision schématique de Breugel, son approche permet cependant de prendre conscience de l’ampleur de la crise que nous traversons. 

Paralipomena

◉ Dans La Vie, le philosophe Éric Fiat s’inquiète : « Une grande partie des êtres humains se portent mal aujourd’hui. » La solution ? « L’aveu actuel de notre lassitude pourrait nous délivrer de la comédie de l’infatigabilité que l’on nous demande de jouer. » ◉ Invité mercredi matin dans Boomerang sur France Inter, Jacques Rancière a défendu l’héritage de la Commune : « La Commune de Paris est un événement très important, qui rend visible les capacités des gens qu'on considère comme incapables. Les ouvriers, que la bourgeoisie pensait limités au travail manuel, sont capables de penser et d'organiser un monde. » ◉ Face à Nikos Aliagas (plus connu jusqu’alors pour animer The Voice sur TF1) mercredi, Emmanuel Macron a joué, sur une chaîne de télévision grecque, la carte du président-philosophe : « Nous, on n’a pas été assez vite, assez fort là-dessus. C’est tout à fait vrai, et on a pensé que le vaccin mettrait du temps à décoller. […] Et donc, on a sans doute moins rêvé aux étoiles que certains autres. Et je pense que ça doit être une leçon pour nous-mêmes. On a eu tort de manquer d’ambition, j’allais dire de folie, de dire : “c’est possible et on y va.” On est trop rationnels peut-être. » ◉

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