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Marseille, le 10 août 2016. Sur l’esplanade de la basilique Notre-Dame-de-la-Garde. © Gilles Coulon/Tendance Floue

France

De quoi Marseille est-elle le nom ? 

Octave Larmagnac-Matheron publié le 02 septembre 2021 9 min

Indocile, mystérieuse, effervescente : la ville de Marseille a frappé l’esprit des penseurs qui s’y sont aventurés. De Walter Benjamin à Siegfried Kracauer, d’André Suarès à Stendhal, les descriptions dessinent les contours d’une ville à la complexité inépuisable.

Découverte

« Je suis convaincu que Marseille est la plus belle ville de France, elle est tellement différente de toutes les autres », écrivait Arthur Schopenhauer dans son Journal de Voyage (1803-1804). Rares sont les philosophes qui se sont aventurés dans la cité phocéenne. Mais ceux qui y ont séjourné ont été frappés par sa singularité. À commencer par Simone de Beauvoir, qui y enseigna quelque temps dans les années 1930 : « Je me rappelle mon arrivée à Marseille comme si elle avait marqué dans mon histoire un tournant absolument neuf », écrit-elle dans La Force de l’âge (1960). « Sans connaître Marseille, déjà j’y habitais. Je partis à sa découverte. J’eus le coup de foudre. […] La passion qui venait de me mordre m’a tenue pendant plus de vingt ans, l’âge seul en est venu à bout ; elle me sauva, cette année-là, de l’ennui, des regrets, de toutes les mélancolies et changea mon exil en fête. »

Hospitalité

Marseille, pour Beauvoir comme pour bien d’autres auteurs qui l’ont fréquentée, est une ville profondément hospitalière. Ce que rappelle à sa façon l’écrivain Jean-Claude Izzo dans Total Khéops (Gallimard, 2002) : Marseille est « l’unique utopie du monde. Un lieu où n’importe qui, de n’importe quelle couleur, pouvait descendre d’un bateau, ou d’un train, sa valise à la main, sans un sou en poche, et se fondre dans le flot des autres hommes. Une ville où, à peine le pied posé sur le sol, cet homme pouvait dire : “C’est ici. Je suis chez moi.” Marseille appartient à ceux qui y vivent. » Port majeur du bassin méditerranéen depuis l’Antiquité grecque, la ville est frappée, depuis son origine, du sceau de l’accueil et du mélange. « Dans son port tout hérissé d’une forêt de mâts, on trouve le musulman, l’Indien, etc. […] Marseille est tout l’univers […] Elle a toujours été florissante », dira encore le poète André Chénier. Et Lamartine de lui faire écho : « Marseille, assise aux portes de la France, comme pour accueillir ses hôtes dans tes eaux… »

Vie

Hétérogène, diverse, Marseille est comme le point de passage d’un brassage anarchique et incessant. C’est ce qui fait sa vie, et son charme, dont Stendhal témoigne : « Les gens qui vous entourent ont un air de sérieux et une vivacité incroyable ; ils semblent ne parler que par exclamations ; leurs yeux pétillent. » Walter Benjamin, qui y séjourna en 1926, 1928 et 1940, et y expérimenta le haschich, souligne en particulier le bourdonnement, témoin indubitable de l’animation particulière de la ville : « Chaque pas fait s’envoler une chanson, une dispute, le claquement d’un linge ruisselant, un fracas de planches, les gémissements d’un nourrisson, le cliquetis de plusieurs seaux. Mais il faut s’être égaré seul pour poursuivre avec le filet à papillons ces bruits effrayés lorsqu’ils déploient leurs ailes en vacillant dans le silence. Car, dans ces recoins abandonnés, tous les sons et les choses ont encore leur silence propre, de la même façon qu’il y a vers midi sur les hauteurs un silence des coqs, un silence de la hache, un silence des cigales. » (« Marseille », 1928) La capitale de la Provence possède sa vie, son rythme, sa mélodie. Elle s’anime et s’éteint au gré de la journée, comme le remarque le poète André Suarès dans Marsiho (1933) : « Au beau milieu de la cité, dans le centre de la ruche, là où grouille la foule, les carrefours prédestinés [sont] Tantôt plus couvert[s] de gens qu’une charogne de vermine et tantôt désert[s] comme un cimetière à minuit. »

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