David Hume, le doute en héritage
Malgré l’insuccès de son Traité sur la nature humaine, Hume ne s’en tient pas là et décline les conséquences de sa remise en question de la métaphysique dans différents domaines. Résultat : les normes du goût, de la croyance et de la morale en sont bouleversées.
Le Traité de la nature humaine pose les fondations d’une philosophie nouvelle, exposée de façon systématique, de façon à couvrir tous les champs de l’entendement et de la vie humaine. Hume ne développe toutefois pas toutes ses conclusions dans le Traité et consacre des ouvrages plus concis à certaines questions plus précises : les Dialogues sur la religion naturelle (1779, posthume), des Essais esthétiques (1742-1757) et des Essais moraux et politiques (1742). Dans chaque cas, il creuse le sillon sceptique par lequel il a fait son entrée en philosophie.
Religion
Sans directement citer Descartes, Hume s’en prend à sa démonstration de la preuve de l’existence de Dieu. Pour le Français, le fait que nous ayons les idées de perfection et d’infini, alors que nulle part sur terre il n’existe d’être ou de chose dotée de ces deux qualités, suffit à impliquer que ces idées ont nécessairement une origine divine. Or, on l’a vu, une idée détachée de toute impression est un non-sens, une absurdité pour Hume. Cela n’existe tout simplement pas. Dans ce domaine-là, Hume se montre plus que jamais sceptique : « Quand nous affirmons que Dieu existe, nous formons simplement l’idée d’un être qui est tel qu’il nous est représenté ; et l’existence que nous lui attribuons ne se conçoit pas par une idée particulière que nous joindrions à l’idée de ses autres qualités et que nous pourrions de nouveau séparer et distinguer d’elles. […] Quand je pense à Dieu, quand je le pense comme existant et quand je crois qu’il existe, l’idée que je m’en forme n’existe ni ne diminue. » Pour Hume, tout au plus peut-on faire l’hypothèse d’un dessein intelligent, mais certainement pas prouver scientifiquement et définitivement l’existence de Dieu.
Pas si vite nous dit Spinoza, dans cet éloge à la fois vibrant, joyeux et raisonné de l'amour en général.
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