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David Bowie avec William Burroughs, Février 1974. Photographie de Terry O’Neill mise en couleurs par David Bowie. © Courtesy of The David Bowie Archive

David Bowie. Entre wild boy et « gentleman gris »

Pacôme Thiellement publié le 16 février 2015 2 min

Cette photo de David Bowie en compagnie de l’écrivain américain William Burroughs, auteur, notamment, du Festin nu, a été coloriée par le musicien. Les deux hommes ont beaucoup en commun. Tout d’abord, Bowie pratique, après Burroughs, le cut-up, qui consiste à découper les phrases d’un texte avant de les réassembler au hasard. Bowie a créé la chanson “Moonage Daydream” de cette manière en 1971. Quant à l’album Outside, de 1995, il a été entièrement écrit grâce à un logiciel de cut-up. Bowie n’est donc pas un poète de l’inspiration directe, à la manière de Dylan ou de Lennon. Avec le cut-up, outil industrieux, il attaque ce qu’est devenue la conscience humaine : un gigantesque réseau de causes et de conséquences qui nous enferment dans un récit saturé, le parasitage médiatique consolidant tous les micro-espaces du tissu de nos jours. Cette conscience a recouvert un état originel d’associations poétiques plus proches d’une relation visionnaire avec le monde. Le cut-up est conçu par Burroughs et Bowie comme une arme révolutionnaire visant à détruire la réalité telle qu’elle est désormais vécue et à réveiller un état d’avant la conscience. Sans trop de pathos émotionnel, Bowie s’intéresse à tout ce qui vient perturber la réalité, perturber l’ordre. Il oscille entre deux figures inventées par Burroughs : d’abord celle du garçon sauvage – le wild boy évoqué sur la photo –, mix des jeunes Maghrébins que fréquentait Burroughs à Tanger et des jeunes Anglais du swinging London… Bowie partage avec eux le côté androgyne. Mais il se rapproche davantage d’une autre  figure de Burroughs, celle du “gentle­man gris”, avec ce détachement poli et froid. L’auteur américain était un révolutionnaire, un anarchiste dur, mais demeurait tiré à quatre épingles et affichait une forme d’austérité. C’est ce qu’a fait, lui aussi, Bowie. Dans ses premiers albums, il a éprouvé toutes les formes d’excentricité et de dandysme. Les métamorphoses se sont succédé : le Major Tom de Space Oddity, l’extraterrestre de The Man Who Sold the World, Ziggy Stardust, Aladdin Sane, Halloween Jack de Diamond Dogs, jusqu’au Thin White Duke dans Station to Station (1976). Puis, après avoir ôté un à un tous ces masques, il a plongé dans l’indicible et l’indistinct. Il est parti à Berlin et y a réalisé trois albums (Low, 1976, Heroes, 1977, Lodger, 1979) d’une extrême sobriété, avec une grande présence de morceaux instrumentaux. Il y évoque quelque chose de très spacieux, désertique, lent, posé, poétique. Shakespeare écrit : “La conscience fait de nous des lâches.” Bowie s’est enfin débarrassé de l’identité. Que nous dit-il ? Que nous sommes tellement pétris de conscience, mauvaise et bonne, que nous avons besoin de formes extrêmes de narration, de poésie et de musique pour rappeler la part de wild boy qui est en nous. »

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Article issu du magazine n°87 février 2015 Lire en ligne
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