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© Géraldine Georges/ Colagene pour PM

Lexique

Cet obscur objet du désir

Philippe Nassif publié le 25 août 2011 9 min

Pour Lacan, lecteur de Freud, l’inconscient parle, et c’est le langage qui est au cœur de l’analyse. C’est encore le langage qui nous a permis d’être en prise avec le réel et l’imaginaire. Selon lui, nous sommes mus par nos désirs qui, pourtant, se dérobent sans cesse…

Inconscient

Qu’il y ait de l’inconscient, cet autre en moi, c’est là l’hypothèse fondatrice de la psychanalyse. Lacan radicalise la découverte freudienne en énonçant que « l’inconscient est structuré comme un langage ». Mieux encore, il fait sauter le « comme » : « Le langage est la condition de l’inconscient. » Qu’est-ce à dire ? Nous sommes « parlés » avant d’être « parlants ». L’homme est cet animal qui ne vit pas dans la nature, mais habite « lalangue » : avec ce néologisme enfantin, Lacan suggère que nous sommes toujours déjà pris dans le langage qui nous précède et nous ballotte tout au long de notre existence d’un signifiant à un autre. Le psychanalyste s’appuie ici sur la distinction du père de la linguistique Ferdinand de Saussure : le signifiant, c’est le « graphe », l’image d’un mot (à la fois les lettres qui le composent et le son qu’il rend lorsque nous le prononçons) ; le signifié, c’est le concept général auquel renvoie ce mot. Or la langue, insiste Lacan, est un système de signifiants qui, à l’instar des mots du dictionnaire, se renvoient les uns aux autres avant de désigner quelque signifié que ce soit. L’inconscient n’est plus conçu comme un réservoir de pulsions, mais comme une chambre d’écho de signifiants : « Il parle tout seul. » Un lieu de manifestation privilégié de l’inconscient, c’est bien sûr le divan. L’analysant dit tout ce qui lui passe par la tête et enchaîne des signifiants sans lien sensé entre eux. Tout d’un coup, il ne sait plus ce qu’il dit. Ce qui vient de lui échapper, c’est un signifiant premier, susceptible d’éclairer un pan de son histoire inconsciente. Pour Lacan, nous sommes responsables de notre inconscient ; dès lors, le soin accordé à notre langage fonde l’éthique de la psychanalyse.

 

Réel, symbolique, imaginaire

Évoquant la tripartition freudienne de l’inconscient entre le ça, le moi et le surmoi, Lacan constate : « Voilà : mes trois ne sont pas les siens. Mes trois sont le réel, le symbolique et l’imaginaire. » Alors que la philosophie traditionnelle oppose le sujet et l’objet, le réel et l’imaginaire, Lacan introduit donc un troisième terme, le symbolique. Tout phénomène psychique est tressé par ces trois dimensions. Commençons par le réel. De celui-ci, nous ne savons rien. Il n’est pas la réalité extérieure que nous concevons ; il est ce qui échappe à toute représentation subjective. Le réel est l’inatteignable, l’indicible, « l’impossible » dira même Lacan. Comment, dès lors, s’en saisir ? En le nommant. Tel est le symbolique, qui renvoie au langage. Le symbolique correspond à une découpe du réel au moyen des mots. Ainsi, « c’est le monde des mots qui crée le monde des choses, d’abord contenues dans le tout en devenir ». Mais voilà : de ces failles opérées par le symbolique dans le réel, surgit l’imaginaire. L’imaginaire, ce sont les illusions qui viennent combler le fossé entre la présentation réelle et sa représentation symbolique. Exemple : votre corps. Le réel, c’est cet amas innommable, et potentiellement traumatisant, de chair et de nerfs. Le symbolique, c’est la découpe qu’on y opère en nommant « la tête », « les bras » ou « le sexe ». À partir de là, l’imaginaire se déploie : on se figure un corps trop… beau ou laid, on fantasme sur certaines de ses parties. Lacan n’aura cessé de nouer les trois dimensions, car lorsque le nœud se défait, la santé psychique est compromise – quand, par exemple, le réel n’est plus « tenu » par le symbolique, c’est la folie.

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Article issu du magazine n°52 août 2011 Lire en ligne
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