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Alexandre Jollien et Bernard Campan dans le film “Presque”. © Pan Européenne/France3/Apollo/Abs/Axel films/Les Productions JMH/RTS

Entretien

Bernard Campan et Alexandre Jollien : “Il s’agit de lutter contre les passions tristes”

Bernard Campan, Alexandre Jollien, propos recueillis par Alexandre Lacroix publié le 26 janvier 2022 10 min

À l’occasion de la sortie du film Presque, une sorte d’ovni cinématographique, comédie française ponctuée de sentences émanant du stoïcisme et de la tradition zen, nous avons invité l’humoriste Bernard Campan et le philosophe Alexandre Jollien, qui ont écrit et joué cette œuvre ensemble, à dialoguer. Un échange nourri par leur amitié de longue date.

 

Comment vous êtes-vous rencontrés, Bernard Campan et Alexandre Jollien ? Je suppose que cela ne s’est pas passé comme dans votre film, et que Bernard n’a pas renversé, au volant de sa voiture, Alexandre à vélo ?

Bernard Campan : J’ai découvert Alexandre à travers une émission littéraire du soir, sur France 3, animée par Franz-Olivier Giesbert et à laquelle était invitée Sœur Emmanuelle. Et j’avoue que ce que disait Alexandre m’a vraiment touché au cœur. Il a raconté une anecdote attribuée à Diogène le cynique : à un homme qui voulait être son disciple, Diogène a demandé de traîner un hareng à travers les rues. Il s’agissait de le délivrer de son amour-propre et de son souci des apparences. Et Alexandre a ajouté : « Moi, le hareng, je le traîne toujours avec moi. » C’est une histoire si belle que nous l’avons incluse dans le scénario. Après l’émission, j’ai voulu rencontrer cet homme-là, qui avait une façon si singulière et si juste de s’exprimer, j’ai recherché ses coordonnées, je l’ai appelé. Je n’avais encore rien lu d’Alexandre, mais j’avais envie de lui parler, et notre amitié a commencé comme cela.

Alexandre Jollien : C’était il y a dix-huit ans !

 

Cette histoire du hareng n’est pas sans rapport avec la scène qui donne son titre au film. Des jeunes disent au personnage joué par Alexandre, Igor, “Mais finalement, quand on te voit comme ça, on n’a pas l’impression que tu es handicapé, tu es comme les autres…”, et lui répond : “Oui, presque.”

A. J. : Ah non, le titre ne vient pas vraiment de là, c’est un malentendu et je ne voudrais pas qu’on s’imagine que nous avons fait un film sur le handicap ! Le « presque » nous a été plutôt inspiré par un enseignement de Swami Prajnanpad. Le sage indien dit que nous ne vivons pas dans le monde, mais dans notre monde. Le « presque », c’est donc le décalage entre la réalité telle qu’elle se propose, et notre interprétation, notamment à travers le prisme des étiquettes et des préjugés. Le « presque », pour nous, c’est donc ce qui nous sépare d’un mystère, en même temps que l’élan par lequel on peut être amené à dépasser les caricatures, les étiquettes du genre « normal » ou « pas normal », pour accéder à la singularité de l’autre. Un des grands points d’achoppement au cours de l’écriture du scénario, un sujet sur lequel Bernard et moi on s’est même carrément engueulés, est le rôle de la philosophie dans le film. Personnellement, je voulais en faire des caisses ! Je voulais vraiment montrer Igor comme un personnage qui sollicite sans arrêt la philosophie de manière naïve, comme une bouée de sauvetage. On a eu un conflit majeur, mais fructueux, puisque Bernard souhaitait plutôt que la philosophie passe dans l’implicite de la narration.

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