Autodiag, quand le symptôme fait communauté

Sur les réseaux sociaux, les jeunes sont de plus en plus nombreux à s’auto-diagnostiquer des syndromes neurodivergents ou des pathologies psychiques. Une pratique qui montre leur intérêt pour les enjeux de santé mentale mais surtout l’importance de faire communauté autour de ces sujets.

#Autodiag pour les français, #Selfdiagnosis en anglais. Sur TikTok, le réseau social de courtes vidéos massivement plébiscité par les jeunes, les publications ornées de ce hashtag sont légions. Elles sont le plus souvent accompagnées de mots-clés comme #autism, #ADHD (trouble de l’attention et hyperactivité) ou #neurodivergent. Le succès de ces labels chez les plus jeunes – dont les publications dépassent fréquemment le million de vues – participe d’un souci croissant de l’accueil et de la prise en compte de phénomènes de « neurodivergence » ou de « neuroatypie », comme l’autisme ou les troubles de l’attention. Il signale aussi une vigilance accrue en ce qui concerne des pathologies comme la dépression, vigilance qui n’est pas étrangère aux multiples effets néfastes de la pandémie de Covid-19 sur la santé mentale des jeunes.

Le diagnostic est-il un privilège ?

Mais pourquoi y ajouter la mention autodiag ? L’autodiag signifie « auto-diagnostic », c’est-à-dire le diagnostic de soi par soi-même, sans recours à l’institution médicale ni à l’analyse psychiatrique. La disponibilité des sources sur Internet et la multiplication des témoignages de personnes neuro-divergentes ont offert la possibilité à chacun de s’y comparer, de mesurer les symptômes à l’aune de ses propres comportements. Par exemple, avoir du mal à se concentrer sur un seul sujet plus de quelques minutes ou remuer sa jambe frénétiquement, ne serait-ce pas la preuve d’un trouble de l’attention et de l’hyperactivité (TDAH en français) ?