Walt & Skeezix. 1921-1934

Une recension de Noël Foiry, publié le

La plus belle bande dessinée sortie cette année est un fringant centenaire. Gasoline Alley a commencé à être publié en 1918 – elle l’est encore à ce jour. Mais, trois ans plus tard, ce comic strip sur des passionnés d’automobiles prend une autre dimension. L’un de ces personnages fans de mécanique, Walt, trouve alors sur le pas de sa porte un bébé qu’il recueille et baptise Skeezix – du nom des veaux dont la mère est morte en mettant bas dans l’argot des cow-boys. Un tournant, car Walt et Skeezix, contrairement à leurs confrères fictionnels, vont vieillir (Skeezix est aujourd’hui nonagénaire). Cette impeccable anthologie propose de découvrir pour la première fois en français les sublimes planches en couleurs parues dans les éditions du dimanche des quotidiens américains. Elle donne à voir toute la sollicitude du père adoptif un brin balourd devant son fils malade ou multipliant fugues et bêtises. Cette œuvre hantée par le temps qui passe, par le sentiment d’impermanence et par la mort est aussi un chef-d’œuvre formel. C’est le langage même de la bande dessinée – ni illustration ni littérature – que Frank King élabore sous nos yeux éblouis, multipliant les innovations au fur et à mesure des échappées belles – réelles ou imaginaires – de ses protagonistes.

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