Vivre fluide
Une recension de Jean-Marie Durand, publié le« Insuffler quelque chose de nouveau dans les relations amoureuses et charnelles, gagner en épanouissement et en puissance » : à partir d’un horizon existentiel commun à toutes celles qui se sentiraient bloquées dans leurs vies affectives ou sexuelles, Mathilde Ramadier esquisse un modèle de vie dont la « fluidité » serait le nom libérateur. Traversant l’histoire de la pensée et de la littérature féministe (de Sappho à Monique Wittig), l’autrice a enquêté auprès d’une cinquantaine de femmes pour mesurer en quoi la bisexualité peut être vécue comme un « versant anarchiste de la sexualité », incluant « une vision plus fluide et malléable de la vie que les identités hétérosexuelles ou lesbiennes ». En dépassant la norme dualiste, les « fugueuses » bisexuelles inventent sans cesse des appellations et des concepts (pansexuel, non binaire, queer…) – manière aussi de « faire de la philosophie ». Ce que Ramadier soutient surtout, c’est combien « vivre fluide » est la promesse d’une « explosion des potentialités, l’affirmation d’une puissance féminine heureuse ». « Se découvrir fluide, écrit-elle, c’est embrasser l’altérité au creux de soi et la mêmeté chez l’autre, aussi lointain de nous soit-il. Se découvrir fluide, c’est abolir le clivage, le “ou bien, ou bien” pour s’ouvrir à ce qui peut, toujours, advenir autrement. C’est réduire la part d’étrangeté dans le rapport aux autres. » Des ressources existentielles fécondes se logent dans ce rapport au désir, car « la fluidité va au-delà de la sexualité ». C’est une totalité ouverte, dont Mathilde Ramadier cerne les contours infinis pour nous élargir l’esprit, sinon le corps.
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L'enquête complète, réalisée par Ipsos pour Philosophie magazine en janvier 2013.
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