Utopiques II l'homme est un animal utopique
Une recension de Martin Legros, publié leEn ouverture de ce grand et beau volume, Miguel Abensour se demande : « Qui peut dire pourquoi tel ou tel a pu écrire, sa vie durant ou presque, sur l’utopie ? » De fait, il est le philosophe qui n’aura eu de cesse depuis les années 1960 d’explorer ce vaste domaine – hier quand les marxistes condamnaient l’utopie au nom de la science de l’histoire, aujourd’hui quand les libéraux l’accusent de frayer le chemin au totalitarisme. « Loin d’être l’enfant de l’utopie, rétorque Abensour, le totalitarisme n’a pu prendre son essor que sur son cadavre. » Ce n’est donc pas un attrait pour des modèles de sociétés parfaitement organisées qui aiguillonne Abensour, et son travail ne peut que décevoir ceux qui cherchent des images ou des descriptions de la bonne société, heureuse et réconciliée avec elle-même. Non, ce qu’il explore en rouvrant avec patience ces textes oubliés ou mal lus que sont l’Utopie de More (1516), L’Humanisphère de Déjacque (1858-59), L’Éternité par les astres de Blanqui (1872), La Grève de Samarez de Leroux (1857) ou les News from Nowhere de Morris (1889), c’est ce qu’il appelle la « conversion utopique ». Soit ce double mouvement, philosophique et politique, par lequel l’homme se détourne de l’ordre existant pour se tourner vers un lieu de nulle part et un temps d’aucun temps. Ce suspens utopique de l’espace et du temps, à l’origine, selon Michelet, de la Révolution française, Abensour l’analyse en phénoménologue, comme une « épochè », une « mise entre parenthèses » des repères institués, qui fait surgir, dans une tension entre rêve et réalité, un autre lien humain, le lien éthique. Ce moment d’évasion, de sortie du réel, qui est en même temps un moment d’éveil par lequel nous reprenons conscience de notre destination politique, Miguel Abensour le communique à ses lecteurs dans son exégèse patiente, exigeante mais inspirée de la pensée utopique.
Comment passer de la théorie à l’action ? C’est tout le problème que pose la politique à la philosophie, obligeant cette dernière à se confronter au réel.
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